L’opposition congolaise ayant participé aux concertations nationales rejette la feuille de route du processus électoral présentée jeudi dernier à l’assemblée nationale par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Elle a fait savoir sa position dans une déclaration intitulée : « Peuple congolais, soit vigilant, le décor de la fraude électorale est déjà planté ». Lisanga Bonganga qui l’a lue samedi 1er février à Kinshasa dénonce « l’intention manifeste de la Ceni de piéger le parlement en vue d’aboutir à une révision de la constitution contraire à une des recommandations des concertations nationales ».
Le président de la Ceni, l’Abbé Apollinaire Malu Malu, a présenté, jeudi 30 janvier à l’Assemblée nationale, la feuille de route de la poursuite du processus électorale en République démocratique du Congo. Parmi l’une des propositions soumises à la chambre basse, il a proposé d’organiser des élections au suffrage universel indirect des députés provinciaux en 2016.
Lisanga Bonganga dit ne pas comprendre que « la feuille de route du processus électoral présentée par la Ceni soit élaborée en violation de l’article 197 de la Constitution qui prévoir l’élection au suffrage universel direct des députés provinciaux et non au second degré ».
Pour l’opposition, « le décor de la fraude électorale est déjà planté ».
Cet avis est aussi partagé par la Coalition pour le vrai dialogue (CVD), une plate- forme politique de l’opposition politique dirigée par l’Union pour la nation congolaise (UNC).
« La CVD redoute que la feuille de route du président Malu Malu n’ouvre grandement la voie à la corruption généralisée du système électoral avec l’introduction du scrutin indirect des députés provinciaux à l’instar de ceux que nous avons vécu avec les gouverneurs de province et des sénateurs en 2006 », a affirmé le coordonnateur de la CVD et député de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Jean-Bertrand Ewanga.
Élargir la loi d’amnistie
Concernant la loi d’amnistie, la CVD appelle le législateur à l’élargir à plus de bénéficiaires éligibles.
« Le projet de loi sur l’amnistie est taillé sur mesure en faveur du M23 et accorde une prime à la guerre. Il confirme les lourdes présomptions de complicité qui pèsent sur le triangle Kigali-Kampala et Kinshasa dans le traitement maladroit de ce dossier dans l’optique de la balkanisation de la RDC », a ajouté Jean-Bertrand Ewanga.
Quant à la période à retenir pour ce projet de loi d’amnistie, l’UNC propose de considérer la période de 2001 et non pas seulement 2009 comme suggéré par la mouture en examen.
L’opposition et la Majorité présidentielle ne parlent le même langage concernant la période de couverture d’amnistie. Ce projet de loi en examen dans la Commission politique, administrative et juridique (PAJ) propose l’amnistie pour la période allant du 1er juillet 2003 au 20 Décembre 2013.
Pour l’opposition, la majorité veut en faire une loi sélective. Ce que rejette le camp présidentiel.
Lire aussi sur radiookapi.net:
- RDC : Acaj réclame l’extension de la loi d’amnistie aux prisonniers politiques
- Assemblée nationale: pas d’examen de la loi d’amnistie suite à un boycott de l’opposition
- L’Abbé Malu Malu parle des prochaines échéances électorales