L’ONG des droits de l’Homme Equitas basée à Bunia indique que plusieurs espèces de poissons sont menacées de disparition dans le lac Albert. Selon cette ONG, ce cours d’eau ne compte plus que sept espèces de poissons sur la quarantaine qui y étaient autrefois enregistrées. Equitas attribue cette disparition de poissons à la violation de la réglementation de la pêche dans ce lac.
La fermeture de la pêche qui intervient officiellement pendant trois mois à partir du 15 janvier de chaque année n’est pas respectée.
Me Mathieu Komanda, chargé des programmes à Equitas, accuse notamment le syndicat de pêcheurs de ne pas respecter cette réglementation datant de 1935.
Le commissaire de district assistant de l’Ituri, Rustique Avo, fait le même constat. Il met en cause les militaires dont les épouses pêchent des petits poissons.
« Il y a des épouses des militaires qui sont en train de capturer des alevins qu’on est en train de traiter à l’aide des lames de rasoir. Ce sont des petits poissons qui devraient grandir. C’est pitoyable », déplore-t-il.
L’ONG Equitas demande aux pouvoirs publics de faire respecter la loi.
Le commissaire de district affirme vouloir impliquer les parquets civil et militaire pour réprimer les contrevenants.
La disparition des espèces de poissons dans le lac Albert a déjà fait l’objet de plusieurs rapports.
Une étude de l’ONG internationale Agro Action Allemande mené en 2007 avait révélé qu’environ 50 % d’espèces de poissons dont regorge ce lac avaient disparu.
Interrogé par Radio Okapi, l’inspecteur de l’Agriculture, Pêche et Elevage du district de l’Ituri, Lokadi Vonda Tabayi, avait dénoncé de mauvaises pratiques de pêche.
Il y a notamment « la pêche au tam-tam, c’est-à-dire les gens tapent le mortier dans l’eau et ça effraie les poissons qui se font capturer. La pêche aux lampes tempête, ils allument les lampes, il y a un afflux d’insectes et tous les petits poissons montent à la surface et ils sont capturés », avait-il expliqué.
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