Dans une lettre adressée aux parlementaires, le député national Martin Fayulu propose de renvoyer au-delà de 2016 l’organisation des élections locales, municipales et urbaines. Selon le député membre de l’opposition, le moment et le contexte ne sont pas favorables à l’organisation de ces élections. Il évoque des contraintes budgétaires et le risque d’explosion de conflits ethniques.
Pour Martin Fayulu, l’organisation de ces élections devraient être précédée de la consolidation des institutions issues des élections de 2006 et 2011, encore fragiles selon lui, avant d’organiser les élections locales, municipales et urbaines.
«Nous devrions avoir plus de 23 700 élus si on s’engage dans ces élections. Vous allez les payer comment ? Si l’Etat dépense pour chaque élu en moyenne 1 000$, ça vous fera 23 millions de dollars par mois. Si vous analysez, vous arriverez à plus de 285 millions de dollars», a-t-il avancé.
Pour le coordonateur de la plate-forme Forces acquises au changement (Fac) et président du parti politique Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé), il faut d’abord consolider les institutions existantes avant d’en instaurer de nouvelles.
«Nous avons des institutions que nous avons mises en place, c.-à-d., les assemblées provinciales, les gouvernements provinciaux, l’assemblée nationale et le sénat. Est-ce que nous avons analysé l’efficacité de ces institutions ? Pourquoi ne pas consolider d’abord ces institutions ? Nous n’avons pas vocation à tout terminer, mais nous avons vocation à poser des fondations solides», a-t-il expliqué.
Martin Fayulu propose que la question des élections locales soit résolue par le gouvernement qui sera issu des élections de 2016.
Au cours d’une rencontre avec des délégués de partis politique à Kinshasa, le président de la Ceni, l’abbé Malu Malu, avait annoncé l’organisation en 2014 des élections urbaines, municipales et locales.
Les représentants des Fac avaient boycotté cette rencontre, arguant que les recommandations des concertations nationales demandaient que soit restructurée l’actuelle commission électorale.
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