Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a démenti l’existence d’une interdiction de voyager visant l’opposant Vital Kamerhe. Le parti de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Union pour la nation congolaise (UNC), fait pourtant état d’une mesure d’interdiction de quitter le territoire national visant son président communiquée le 6 janvier dernier à tous les services de sécurité dont la Direction générale de migration (DGM).
« D’après les renseignements qui nous parviennent des services de la Direction générale de renseignements et du ministère de l’Intérieur, il n’y a jamais eu aucune lettre interdisant à cette personne de circuler librement dans le pays. Elle n’a même pas tenté de quitter le pays pour qu’on puisse parler d’une tentative avortée par cette interdiction », déclare Lambert Mende.
Le porte-parole du gouvernement affirme que des enquêtes sont menées « pour vérifier l’auteur de cette mauvaise farce ».
Pour lui, cette prétendue interdiction de voyager dénoncée par l’UNC serait plutôt « une sorte de syndrome de victimisation » que manifestent « certains éléments de l’opposition pour faire parler d’eux ».
« Tout cela est un coup monté pour que les médias parlent de quelqu’un que peut être l’opinion commençait à oublier », soutient Lambert Mende.
« Provocation »
Le secrétariat général de l’UNC a adressé une lettre de protestation au représentant spécial du secrétaire général de l’Onu en RDC et aux autorités congolaises. Il déplore la violation de l’article 30 de la constitution qui garantit la libre circulation des Congolais sur le territoire national.
Dénonçant « un acte de provocation », le parti de Vital Kamerhe indique avoir contacté le ministre de l’Intérieur « pour avoir la lumière sur ce dossier ». Ce dernier aurait affirmé n’être pas au courant d’une mesure interdisant au président de l’UNC de voyager.
Au Nord-Kivu, la coalition de partis politiques de l’opposition a également dénoncé l’interdiction de voyager visant Vital Kamerhe.
Selon le point focal de cette organisation, Me Jean-Paul Lumbulumbu, cette mesure est « une manœuvre du pouvoir pour empêcher la tournée que Vital Kamerhe était en train de préparer sur l’étendue du territoire national ».
Il invite les Congolais « à prendre conscience de la nécessité de la défense des droits de l’opposition politique, seule gage de la démocratie et de la bonne gouvernance en RDC ».
Ancien cadre du parti présidentiel, Vital Kamerhe est passé à l’opposition après sa démission à la tête de l’Assemblée nationale en 2009.
Il dirige depuis décembre 2010 l’Union pour la nation congolaise (UNC). Candidat à la dernière élection présidentielle du 28 novembre 2011, Kamerhe a obtenu 7,74 % de suffrages.
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