Médecins du monde dénonce le viol des Congolaises expulsées d’Angola

Une femme victime de viol dans le village de Luvungi (RDC), le 3 septembre 2010. AFP/MARC HOFFER

L’ONG Médecins du monde/Belgique dénonce les viols dont sont victimes des Congolaises lors de leurs expulsions de l’Angola. De janvier à novembre 2013, l’association indique avoir permis la prise en charge de 950 femmes violées, dans les zones de santé de Luambo et Kamonia au Kasaï-Occidental, où elle prend en charge les populations congolaises expulsées des territoires angolais voisins. 

Les violences sexuelles sont souvent perpétrées collectivement par des militaires angolais, selon les témoignages des victimes, lors des expulsions.

Depuis août 2012, Médecins du monde soigne les Congolais  expulsés d’Angola victimes de violences sexuelles. En mai dernier, l’ONG et ses partenaires sur place ont dû faire face à l’arrivée massive des Congolais expulsés. Ces expulsions sont  accompagnées «de l’augmentation en flèche de victimes de violence», déplore Médecins du monde/Belgique sur son site internet.

Pourtant, rappelle la même source, en juillet denier, les gouverneurs des provinces de Luanda Norte (Angola) et du Kasaï-Occidental (RDC) s’étaient mis d’accord sur une «normalisation» des mécanismes d’immigration entre les deux pays,  visant à réguler la libre circulation des biens  et des personnes. L’octroi d’un laissez-passer de 72 heures et l’ouverture de deux postes-frontière avaient laissé penser que les expulsions allaient diminuer.

Mercedes Bosch, coordinatrice générale des projets de Médecins du Monde en RDC précise que ces violences se sont accrues ces trois derniers mois:

«Les autorités des provinces congolaises et angolaises concernées ont adopté des mesures visant la régulation des passages transfrontaliers mais de manière restrictive (visa de 72 heures) et coûteuse pour les migrants. Cette fausse facilitation de la migration explique que beaucoup de Congolais continuent d’emprunter des voies [illégales]. Nous constatons que, loin de diminuer, les expulsions se poursuivent. Elles ont même augmenté depuis les trois derniers mois, avec leur lot de violences, tout particulièrement envers les femmes.»

L’ONG considère que la «quasi-absence de réponse par rapport à la situation de ces victimes n’est pas acceptable.» Elle appelle donc l’Etat angolais à assurer la protection des droits des migrants et à poursuivre judiciairement les responsables des exactions.

Médecins du monde a lancé cet appel à l’issue de la campagne de «16 jours d’activisme sur les violences faites aux femmes», au cours de laquelle la société civile et les médias communautaires du Kasaï-Occidental se sont mobilisés pour dénoncer les violences à l’encontre des femmes, notamment durant les expulsions des Congolais d’Angola.

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