La police a arrêté cent seize personnes ces cinq derniers jours à Mbuji-Mayi, dans le Kasaï-Oriental. Il s’agit principalement des enfants de rue accusés de vols, extorsions des biens, consommations de substances nuisibles à la santé et ivresse publique. Ces arrestations entrent dans la cadre de l’opération «Lukombo» (Coup de balai, en tshiluba) lancée par le gouvernement provincial mardi 17 décembre dernier. Parmi les personnes arrêtées, on compte 36 mineurs que la police indique avoir transférés devant le juge traditionnel pour enfants. Les adultes ont été déférés au parquet après leur audition par l’Officier de police judiciaire.
Des sources proches du dossier évoquent également le cas de six mineurs arrêtés et renvoyés dans leurs familles respectives.
Selon le tribunal de paix pour enfants, les trente-six enfants sont gardés au pavillon pour enfants de la prison centrale de Mbuji-Mayi.
Les dernières personnes du groupe ont été arrêtées le vendredi 20 décembre. Il s’agit de huit enfants de la rue et huit femmes. Celles-ci, qui affirment être des prostituées, expliquent avoir été arrêtées dans des chambres d’hôtel. Mais les responsables de la police indiquent les avoir arrêtées pour détention des lieux de vente de chanvre et boissons alcooliques.
Ces dernières arrestations portent à 17 le nombre de femmes arrêtées depuis le début de l’opération «Lukombo».
De leur côté, les défenseurs des droits de l’enfant déplorent des cas de dérapage dans la conduite de l’opération. Ils dénoncent notamment l’arrestation de certains enfants vulnérables et nécessiteux.
Au commissariat de la police, certaines sources confient être débordées par le nombre de personnes arrêtées. La prise en charge alimentaire de ces présumés délinquants poseraient déjà problème.
L’opération «Lukombo» a été lancée mardi dernier à Mbuji-Mayi par le ministre provincial de l’Intérieur. Elle est principalement dirigée contre des auteurs d’actes de banditisme dans la ville ainsi que les enfants de la rue.
Elle s’inspire de l’opération «Likofi», menée depuis plusieurs jours à Kinshasa contre les bandits appelés «Kulunas».
Lors de son lancement, le ministre provincial de l’Intérieur du Kasaï-Oriental a demandé que les personnes arrêtées ne subissent pas de mauvais traitement et soient remis à leurs juges naturels après leur identification.
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