Equateur : 20 morts dans le conflit Ngbandi-Ngbaka au Sud-Ubangi

Une vue de la cité de Dongo le long de la rivière Oubangi dans la province de l’équateur en RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le conflit qui oppose depuis plusieurs mois les Ngbandi dans le territoire de Budjala et les Ngbaka à Gemena dans le district du Sud-Ubangi a déjà fait vingt morts, plusieurs femmes ont été violées et plus de dix mille déplacés internes et d’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Ce bilan provisoire a été dressé jeudi 19 décembre par des sources locales, sécuritaires et humanitaires de la province.

Mercredi 18 décembre, deux personnes on été tuées au quartier du Congo à Gemena suite à une bagarre rangée entre deux familles qui se sont affrontées à l’arme blanche. Cette situation a occasionné une vive tension dans le district du Sud-Ubangi.

Le président de la société civile de Budjala, Emery Maboto renseigne que le conflit entre ces deux communautés remonte à 1964. Elles se disputent le contrôle et l’exploitation des patrimoines naturels, notamment la forêt riche et fertile de Gundimba, qui sépare les Ngbandi du Secteur Bolingo, des Ngbaka du Secteur Bowanse.

Selon lui, une autre cause de ces conflits est la pauvreté occasionnée par l’accroissement de la population dans ce district. La plupart des jeunes sont désœuvrés. Des ex-combattants des groupes armés démobilisés sont aussi sans emploi. Ne sachant survenir à leurs besoins, ils recourent aux richesses de la forêt. Ce qui provoque  des accrochages avec leurs voisins de Gemena.

Paul Kalanda, le président des chefs coutumiers pour le développement de Bowanse à Gemena, partage cet avis.

Il ajoute que ce conflit est aussi du « aux pratiques fétichistes et l’implication des politiques pour des intérêts égoïstes de leadership », condamnant « l’indifférence coupable de leurs députés ».

Le commissaire de district et l’administrateur du territoire de Budjala décrient l’inertie et la négligence des administratifs au niveau des secteurs et Groupement.

Ils préconisent la délimitation des localités, le changement des autorités et l’arrestation des auteurs des exactions pour mettre remédier à cette situation.

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