Le MLC, deuxième force de l’opposition après l’UDPS, suspend sa participation aux travaux parlementaires. Le parti de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba proteste ainsi contre le transfèrement à la CPI de son secrétaire général-adjoint, Fidèle Babala, soupçonné d’avoir produit des faux témoignages pour empêcher la bonne administration de la justice dans l’affaire Bemba. Il désapprouve notamment la procédure utilisée par les autorités politiques et judiciaires congolaises pour transférer Fidèle Babala à la Haye. Il y a rejoint le chef du MLC incarcéré depuis 2008.
Dans une déclaration lue par son président, Alexis Lenga, le mardi 26 novembre au Palais du peuple à Kinshasa, le groupe parlementaire MLC et alliés dit ne pas comprendre la décision des autorités congolaises de transférer Fidèle Babala à la CPI alors qu’elles avaient refusé de faire la même chose avec le chef rebelle Bosco Ntaganda pour préserver la paix.
« L’opinion sait qu’un mandat international a été décerné à l’encontre de Bosco Ntaganda et qui devrait être exécuté par les autorités judiciaires congolaises. N’est-ce pas que ce mandat n’a pas été exécuté à la demande de la plus haute autorité au sommet de l’Etat soit disant au nom de la paix nationale ? Comment ces mêmes autorités ne pouvaient-elles pas, dans le même contexte, refuser l’exécution de ce mandat en ce qui concerne le député Fidèle Babala ? », s’est-il interrogé.
Expliquant le transfèrement de Fidèle Babala à la CPI, la ministre congolaise de la Justice, Wivine Mumba, avait évoqué lundi l’obligation d’un État signataire du statut de Rome d’exécuter les mandats de la CPI.
« Nous avons des engagements internationaux que nous avons signés, qui sont passés par ce parlement, et qui est le statut de Rome que nous avons ratifié et que nous devons respecter. Et que comme vous le savez, selon la Constitution, les conventions internationales, ont préséance sur les lois internes. C’est donc normal que nous coopérions. Qui que ce soit qui est soumis aux juridictions internationales, nous avons l’obligation de l’accompagner », avait-elle déclaré devant les députés nationaux.
Le groupe parlementaire MLC et alliés a déposé un cahier des charges qui reprend toutes ses revendications au bureau du président de l’Assemblée nationale.
En plus de Fidèle Babala, Aimé Kilolo Musamba, conseil principal de Bemba, Jean-Jacques Mangenda Kabongo, membre de l’équipe de la défense de Bemba, ainsi que Narcisse Arido, témoin cité à comparaître par la défense, ont également été arrêtés par la CPI.
Ils auraient constitué un réseau aux fins de produire des documents faux ou falsifiés et de corrompre certaines personnes afin qu’elles fassent de faux témoignages dans l’affaire Bemba. L’ancien vice-président de la RDC est jugé pour deux chefs de crimes contre l’humanité (viol et meurtre) et trois chefs de crimes de guerre (viol, meurtre et pillage) prétendument commis en République centrafricaine.
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