Province Orientale: marche des habitants de Soleniama contre les sociétés d'exploitation de l'or

Des camions chargés des minerais bloqués sur la route de Kolwezi dans la province du Katanga/RDC, 11/03/2011.

La population de la zone minière de Soleniama dans la chefferie de Baboa Bokoe en Ituri a organisé vendredi 15 novembre une marche de protestation contre l’exploitation de l’or par les sociétés semi industrielles dans son entité. Selon la société civile d’Irumu, cette population accuse ces sociétés de ne pas tenir compte des intérêts des autochtones en réalisant des projets communautaires. Au cours de cette marche de protestation, les manifestants ont incendié des locaux du bureau de la chefferie et du groupement, en menaçant d’incendier les dragues des sociétés incriminées.

Plus de cinq sociétés semi industrielles exploitent de l’or dans la chefferie de Baboa Bokoe à Irumu. Mais, selon la société civile, la population ne tire aucun profit de ces activités minières.

Pour exprimer leur ras-le-bol, les manifestants ont incendié aussi les salles de palabres de la chefferie et de deux autres groupements.

Les manifestants accusent également les chefs coutumiers de se ranger aux côtés de ces sociétés au détriment de la population locale.

Ils ont par ailleurs menacé de mettre le feu sur les dragues de ces sociétés. Ils demandent à ces sociétés de réaliser des projets d’intérêt communautaire en faveur de la population locale.

Le ministre provincial des mines, Paulin Odiane, indique que la revendication de la population est légitime, ces sociétés n’étant pas en règles:

«On ne peut pas venir comme ça avec des dragues, on commence à exploiter [de l’or] ; les autorités provinciales ne sont pas au courant et, en même temps, la production ne suit pas les normes de la traçabilité. En plus, on ne respecte pas les normes environnementales. C’est pratiquement inconcevable ! »

Suite à cette manifestation, ces sociétés semi industrielles d’exploitation de l’or ont suspendu leurs activités. Une rencontre est prévue lundi 18 novembre entre les responsables de ces sociétés et les leaders locaux afin de trouver un compromis.

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