Nord-Kivu : le chef milicien Sheka exige l’amnistie et l’intégration de ses éléments dans l’armée

Un milicien dans l’Est de la RDC.

Le chef de guerre du mouvement Nduma defense of Congo (NDC), Ntabo Ntaberi Sheka, a affirmé qu’il est prêt à abandonner la rébellion à condition que sa milice soit amnistiée et intégrée au sein de l’armée ou de la police nationale congolaise. Sheka l’a noté dans une lettre adressée au chef de l’Etat congolais et à la communauté internationale. Réagissant à cette correspondance qui lui est parvenue vendredi 8 novembre, le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, demande au chef de guerre de déposer les armes au risque d’y être contraint. Il rappelle qu’il n’est plus question d’intégrer des miliciens à l’armée de manière collective.

Dans son cahier de charges, le général major autoproclamé Ntabo Ntaberi Sheka demande aussi au gouvernement de reconnaître les grades qu’ils se sont attribués.

Le chef du N.D.C. exige aussi la transformation de son mouvement armé en parti politique et l’annulation de toutes les poursuites judiciaires nationales et internationales dont son groupe armé fait l’objet. Il est actuellement sous mandat d’arrêt émis par les autorités congolaises depuis janvier 2010. Sheka est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Ce chef milicien sollicite du gouvernement une analyse rationnelle de ces revendications afin d’y apporter une suite favorable.

Le Gouverneur du Nord-Kivu, de son côté, rejette toutes ces revendications et appelle Sheka ainsi que les autres groupes armés qui pullulent dans la région de déposer les armes sous peine d’y être contraints :

« On ne peut pas nous demander de faire une armée et de continuer à y intégrer des criminels. De deux, vous savez qu’il y a des crimes imprescriptibles comme des crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, des génocides. Si tous ces rebelles sont passibles de ce genre de crimes, il ne sera pas question de les amnistier », précise-t-il.

Les combattants de NDC, majoritairement de l’ethnie Nyanga, et ceux de l’Alliance pour un Congo libre et souverain (APCLS) de l’ethnie Hunde vivent à couteaux tirés dans la localité de Pinga, à près de 200 km au Nord-Ouest de Goma (Nord-Kivu), depuis 2010.

Les notables de deux communautés tentent de réconcilier les deux groupes armés, sans succès.

Ces affrontements, dont le dernier en date remonte au 20 octobre dernier, ont des conséquences désastreuses sur la vie sociale et économique de la population de cette contrée. Quelques centaines de familles y vivent encore dans des conditions difficiles.

Le chef de la Monusco, Martin Kobler, a affirmé qu’il envisageait des solutions urgentes à la situation sécuritaire dans cette contrée qu’il a visitée vendredi 8 novembre. Elle est occupée par les hommes du Nduma Defense of Congo (NDC).

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