Le Mouvement du 23 mars (M23), dont les combattants sont confinés sur quelques collines à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda, pilonne depuis 7 heures 30 locales la cité de Bunagana, à 28 km au Nord de Goma (Nord-Kivu) malgré l’appel à l’arrêt des hostilités militaires lancée dimanche 3 novembre par son président Bertrand Bisimwa depuis Kampala, où il se trouve en pourparlers de paix avec le gouvernement congolais.
Les obus lancés par les rebelles du M23 depuis les hauteurs de Chanzu ont fait au moins quatre morts et dix blessés parmi les civils qui étaient restés terrer dans leurs maisons, ont indiqué des sources militaires. Quelques habitations ont été détruites à Bunagana et la population a une fois de plus trouvé refuge en Ouganda, où un obus du M23 est également tombé sans faire des victimes.
Parmi les blessés, certains auraient perdu leurs jambes, affirment des sources de la région. Pour l’instant, aucun bilan n’est disponible dans les rangs des FARDC.
De leur côté, les forces loyalistes poursuivent leurs opérations contre les positions rebelles à Chanzu, Mbuzi et Runyonyi, derniers bastions des rebelles qui ont subi d’importants revers ces dernières semaines. Par ailleurs, le contrôle de Bunagana est toujours assuré par les FARDC.
Le porte-parole du M23 pour sa part accuse l’armée régulière d’avoir attaqué à l’arme lourde les positions rebelles malgré le mot d’ordre de cessation des hostilités du leader politique de ce mouvement.
Dimanche, le président de la branche politique du M23, Bertrand Bisimwa, avait ordonné à ses troupes de «cesser immédiatement les hostilités avec les FARDC». Son ordre est tombé alors que l’armée pilonnait les derniers bastions des rebelles où étaient retranchés 200 à 300 combattants.
Dans une déclaration commune publiée le même dimanche, les envoyés spéciaux des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine et des Etats-Unis ont «exhorté le M23 à renoncer à sa rébellion comme déjà convenu». Ils ont également demandé au gouvernement de la RDC de «s’abstenir de toute action militaire à ce stade».
Les envoyés spéciaux ont encouragé les deux parties à poursuivre le processus politique afin d’aboutir à un accord de principe pour le désarmement et la démobilisation du M23 et que les auteurs de violation des droits de l’homme répondent de leurs actes.
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