RDC : l’armée reprend au M23 la colline de Mbuzi

Des militaires congolais renforcent leurs positions autour de Goma au second jour des affrontements face aux rebelles du M23 (Photo Monusco)

Les Forces armées de la RDC ont pris lundi  4 novembre la colline de Mbuzi, une des dernières positions des rebelles du M23 retranchés aux confins du Rwanda et l’Ouganda, au Nord-Kivu. Les combats se poursuivent depuis la matinée, malgré le cessez-le-feu unilatéral décrété dimanche par le M23 et l’appel à la retenue de la communauté internationale.

Le porte-parole des FARDC au Nord-Kivu, le colonel Hamuli, a déclaré à Radio Okapi que les combats pour la reprise de Mbuzi ont été très rudes.

« L’ennemi a été délogé après environ 3 jours de combats », a-t-il confié.

Vers 12 heures locales, un détachement de soldats congolais posté à Ntamugenga a laissé éclater sa joie en chantant après avoir reçu un message radio indiquant que leurs frères d’armes ont atteint la crête de la colline de Mbuzi et qu’ils progressent vers le sommet.

Mbuzi est l’une de trois collines qui culminent à environ 2.000 mètres d’altitude où résistent encore quelques centaines d’éléments du M23 depuis la chute de Bunagana mercredi dernier.

L’armée a “conquis totalement le collectif montagnard de Mbuzi”, a indiqué à l’AFP un haut responsable militaire ayant requis l’anonymat.

Les militaires congolais considèrent la colline de Mbuzi comme « très stratégique ». Elle donne une vue sur les collines de Chanzu et Runyonyi, encore tenues par les rebelles.

Tôt le matin, trois obus lancés par le M23 depuis la colline de Chanzu ont fait six morts et dix blessés parmi les civils aux quartiers Karambo et Masoro obligeant les habitants de Bunagana à se réfugier en Ouganda. Un autre obus tombé dans ce pays n’a pas fait des victimes.

D’autres obus sont tombés dans la localité de Tchengerero, à environ 4 km de Bunagana. Des sources militaires indiquent qu’une femme et un homme ont été tués.

Dimanche, le président de la branche politique du M23, Bertrand Bisimwa, avait ordonné à ses troupes de «cesser immédiatement les hostilités avec les FARDC». Son ordre est tombé alors que l’armée pilonnait les derniers bastions des rebelles où étaient retranchés 200 à 300 combattants.

Dans un communiqué publié lundi 4 novembre, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende a indiqué « le M23 doit faire une annonce claire, nette et sans ambiguïtés de la fin de la rébellion armée qu’il a lancé depuis 20 mois dans le Nord-Kivu ».

« Ce qui est attendu, ce n’est pas un cessez-le-feu. C’est la fin de toute activité militaire du M23 », précise le texte.

Poursuivre le processus politique

Les envoyés spéciaux des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine et des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs ont pour leur part «exhorté le M23 à renoncer à sa rébellion comme déjà convenu». Ils ont également demandé au gouvernement de la RDC de «s’abstenir de toute action militaire à ce stade».

Dans un communiqué publié le lundi 4 novembre, ils ont déclaré avoir pris acte de l’annonce du M23 de mettre fin aux hostilités. Ils considèrent cette annonce comme la première étape indispensable vers la paix.

Les Envoyés spéciaux exhortent le mouvement rebelle et le gouvernement congolais à poursuivre leur engagement pour faire aboutir le processus politique par un accord final et le principe garantissant le désarmement et la démobilisation du M23.

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