La tuyauterie défectueuse favorise la pénurie d’eau à Kinshasa

Un tuyau de la Regideso installé dans un caniveau où se mêlent eaux usées et immondices dans la commune de Bandalungwa à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

La ville de Kinshasa, mégalopole d’environ 10 millions d’habitants, continue à connaître de sérieux problèmes de manque d’eau potable en dépit des «travaux de renforcement des capacités » des usines de traitement d’eau de Ngaliema, N’djili et de la Lukaya. Alors que certains quartiers comme Télécom dans la commune de Ngaliema sont privés de cette denrée depuis plusieurs mois, la tuyauterie de la Régie de distribution d’eau (Regideso) est délabrée dans plusieurs communes laissant ainsi plusieurs mètres cubes d’eau couler dans le sol.

De l’est à l’ouest de la capitale congolaise, plusieurs avenues se dégradent progressivement par des eaux qui s’échappent de tuyaux troués de la Régie de distribution d’eau (Regideso).

Dans la seule commune de Ngaliema par exemple, des dizaines des fuites d’eau sont signalées. Les tuyaux de Kinsuka Pêcheur au niveau de Carigrès et de Ma campagne sur avenue Nguma nécessitent une intervention rapide, au regard de la quantité d’eau importante qui se perd chaque jour. A cause de ces fuites, les habitants de ces quartiers n’ont plus suffisamment d’eau pour leurs besoins.

Dans les communes de Selembao, Mont Ngafula et Lemba, certaines avenues sont devenues presqu’impraticables, sous l’effet des eaux libérées par des tuyaux défectueux. Il s’agit notamment de la fuite au niveau de l’armée à Mont-Ngafula où un petit « lac artificiel » s’est crée.

Plusieurs autres fuites d’eaux sont enregistrées dans les communes de l’est de la ville. Au niveau du marché de la Liberté (Masina), une importante fuite d’eau s’est signalée depuis plusieurs mois, sans être dépannée.

D’un côté, l’eau produite est perdue dans la nature. De l’autre, les quartiers entiers comme Telecom, Plateau des professeurs et Cogelos, en sont privés. 

Réponse pour la partie Est 

De son côté, la Regideso annonce avoir lancé depuis 2008 l’opération spéciale des branchements sociaux et d’alimentation en eau potable. Il s’agit d’un projet financé par la Banque mondiale à hauteur de 20, 3 millions de dollars américains.

Le projet consiste non seulement à renforcer la capacité de production et de traitement d’eau potable, mais aussi de réhabiliter tout le réseau de distribution et de connecter toutes les maisons de Kinshasa au réseau Regideso.

Il a commencé par le renforcement des capacités de l’usine de traitement d’eau de N’djili, construite pour desservir notamment les communes de N’djili, Kimbanseke et Masina.

Le directeur provincial de la Regideso à Kinshasa, Gervais Ntariba, souligne qu’un autre volet de ce projet a consisté à renforcer les capacités de la Regideso pour transport de l’eau jusque dans les trois communes:

«Ce sont ces travaux que nous avons commencé avec la réhabilitation du lot 1, qui comprend 165 km de canalisation pour le réseau secondaire. Il sera suivi du lot 2, qui compte 18 km de grande canalisation

Mais ce projet ne concerne que les communes de l’Est de la ville et ces travaux vont s’étendre jusqu’à la fin de l’année 2014, a-t-il précisé.

La Coopération japonaise (Jica) avait achevé, mercredi 4 avril, les travaux de rénovation de l’usine de traitement d’eau de Ngaliema, desservant le centre de la ville. Les travaux, exécutés pendant 14 mois, avaient coûté près de 22 millions de dollars américains.

Après les travaux en cours dans l’Est, on pourra chercher le financement pour s’attaquer aux problèmes qui se posent dans la partie Ouest de Kinshasa, a annoncé Gervais Ntariba.

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