La Mission pour la stabilisation en République démocratique du Congo se dit « extrêmement préoccupée » par la reprise la reprise des hostilités entre les FARDC et le M23 dans le territoire de Kibumba, province du Nord-Kivu. Dans un communiqué rendu public vendredi 25 octobre, le chef de la Monusco, Martin Kobler invite les deux parties « à un maximum de retenue ».
«J’exhorte les deux parties à un maximum de retenue. J’appelle le M23 à retourner à la table des négociations, à Kampala », a déclaré le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler, avant d’ajouter :
« Nous sommes déterminés dans nos efforts pour la protection des civils et la neutralisation de tous les groupes armés pour restaurer la paix et la stabilité », a déclaré le Chef de la Monusco.
Les combats entre l’armée congolaise et le M23 ont repris vendredi dans la matinée au centre de Kibumba dans le territoire de Nyiragongo. Après une accalmie observée sur la ligne de front à Kibumba, les combats ont repris tôt dans la matinée à Kanyamahoro, à une dizaine de Kilomètre au Nord de Goma en territoire de Nyiragongo. Des sources concordantes affirment que les FARDC ont toujours le contrôle de Kanyamahoro et se battent pour le contrôle des trois Antennes à Kibumba.
Martin Kobler qui visité vendredi la ligne de front à Kibumba, a souligné que le temps est venu de faire la paix. Il estime que la solution militaire seule ne réglera pas totalement cette crise du M23.
« C’est très important maintenant de rentrer à Kampala, j’appelle le M23 à rentrer à Kampala et trouver une solution politique, parce qu’on n’a pas seulement des solutions militaires à ce conflit. Ce sera très bien si le M23 arrête la lutte et rentre à Kamapala pour négocier les articles qui restent, c’est seulement trois articles », a-t-il ajouté.
Martin Kobler se dit confiant que « la paix est mieux que la guerre ».
« C’est clair pour tout le monde. Et on était tout près [du but] à Kampala. C’est maintenant le temps de la paix, des négociations et non des luttes », a poursuivi le chef de la Monusco.
Une partie de cette localité reste cependant occupé par le M23, qui aurait entre-temps reçu des renforts, selon des sources sur place. Le bilan des combats n’est pas encore connu. Mais des sources locales parlent de 3 blessés parmi les militaires et plusieurs parmi les rebelles. La population des groupements de Kibumba et Buhumba ont fui leurs villages.
Les rebelles du M23 et l’armée congolaise s’accusent mutuellement d’avoir été attaqués les premiers dans cette région en proie à une rébellion depuis plus de deux décennies.
Un porte-parole du M23 cité par le journal Le Monde a affirmé que des engins explosifs ont frappé le Rwanda-soupçonné de soutenir le M23 par les experts de l’Onu et des ONG nationales et internationales. Il a indiqué que l’armée congolaise de « vise des civils ».
L’ambassadeur du Rwanda à l’ONU, Eugène Richard Gasana, a pour sa part déclaré que « s’ils [les militaires congolais] ne mettent pas un terme à cela, nous [le Rwanda] agirons sans attendre et cela fera mal ».
Sur les réseaux sociaux, les FARDC disent « avoir repoussé le rebelles et leurs alliés ougandais et rwandais ». Les soldats congolais ont progressé de 800 mètres vers la frontière rwandaise, et « l’armée rwandaise qui est la colonne vertébrale du M23 a commencé à paniquer, ses soldats ont tiré des obus vers le Rwanda, afin de donner à Kigali l’excuse pour intervenir officiellement ».
Les hostilités entre les FARDC et le M23 ont repris cinq jours après la suspension des négociations à Kampala. Le gouvernement et le mouvement rebelle qui sont en pourparlers depuis le 9 décembre 2012 ne s’accordent pas sur la question de l’amnistie à accorder aux rebelles et leur intégration au sein de l’armée.
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