Les concertations nationales n’ont fait que confirmer une nouvelle majorité ayant une même vision politique en RDC, ont estimé samedi 5 octobre, des groupes parlementaires et partis politiques qui ont refusé de participer à ce forum. Pour l’UDPS et alliés, «les Concertations nationales n’ont marqué aucune avancée réelle ». Les problèmes de fond qui touchent la vie de la nation congolaise n’ont pas été évoqués au cours de ces assises censées créer la cohésion nationale face à la crise persistante dans l’est de la RDC.
«Les Concertations nationales n’ont marqué aucune avancée réelle en rapport avec les défis sécuritaires et financiers de la RDC et les attentes de l’ensemble de la population congolaise. Les Concertations nationales auront été l’occasion donnée au président Kabila d’identifier et de constituer sa nouvelle majorité présidentielle », a déclaré Fabien Mutond, vice-président du groupe parlementaire UDPS et alliés peu après la clôture de ces assises.
Au plan social, a-t-il poursuivi, les participants à ces travaux sont «restés muets et incapables de proposer des réponses réelles dans le domaine de l’emploi, de la santé publique, de l’enseignement, du niveau minimum du salaire, du pouvoir d’achat ainsi que de la pauvreté qui touche 71% de la population.»
Ces groupes parlementaires et partis politiques de l’opposition ont par ailleurs dénoncé ce qu’ils considèrent comme une tentative des dirigeants actuels de rester au pouvoir. Les signataires de la déclaration ont rejeté « la demande faite par les Concertateurs de décaler les élections des députés provinciaux, dans le seul but de prolonger le mandat des gouverneurs, des sénateurs et de faire bénéficier au président Kabila un nouveau mandat ».
Certains partis politiques de l’opposition ont refusé de prendre part à ce forum convoqué par le président Kabila. Une coalition conduite par l’UNC de Vital Kamerhe exige la tenue de ce qu’elle appelle « vrai dialogue » et qui serait conforme à l’esprit de la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’accord cadre d’Addis-Abeba.
Le président Joseph Kabila a clôturé samedi 5 octobre les concertations nationales qu’il avait ouvertes le samedi 7 septembre dernier au Palais du peuple, siège du Parlement, à Kinshasa. Il s’est engagé à présenter le rapport de ces travaux aux membres du Parlement réunis en congrès, dans le plus bref délai, promettant d’annoncer, à cette occasion, des mesures importantes prises en réponse aux recommandations contenues dans le rapport final de ces assises.
Ces recommandations portent notamment sur :
1. le recensement et l’identification des citoyens avant les prochaines élections ;
2. le respect strict de la constitution ;
3. l’affectation des militaires hors de leurs provinces d’origine ;
4. la lutte contre l’enrichissement illicite des membres du gouvernement ;
5. l’éradication des groupes armés nationaux comme étrangers ;
6. la promotion de la culture de la paix et de la bonne gouvernance ;
7. la libération des prisonniers politiques ;
8. le suivi du dossier du sénateur et ancien vice-président Jean-Pierre Bemba à la Cour pénale internationale ;
9. et la réouverture des médias fermés.
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