RDC: le Conseil de sécurité appelle la population à s’approprier l’Accord d’Addis–Abeba

L’ambassadeur Alexis Lamek, Représentant permanent de la France auprès des Nations unies et son homologue Mohammed Loulichki du Maroc, le 4/10/2013 à Kinshasa, lors d’une interview exclusive accordée à Radio Okapi, pendant leurs visites du travail en RDC. Photo John Bompengo

Avant de quitter Goma dimanche 6 octobre soir pour Kigali au Rwanda, les membres du Conseil de sécurité de l’Onu ont encouragé les Congolais à s’approprier le processus de paix initié par l’Accord d’Addis–Abeba. Le même message est également adressé aux Etats de la région, a déclaré le représentant permanent du Maroc à l’Onu, Mohammed Loulichki. 

Le diplomate marocain a affirmé lors d’une conférence de presse à l’aéroport de Goma :

«Le Conseil de sécurité est là pour encourager l’appropriation par la nation congolaise et par les Etats de la région du processus de paix. Parce que ce sont eux les faiseurs de la paix, bien sûr avec l’appui de la Monusco, qui fait un travail remarquable sur le terrain».

Pour lui, cette «appropriation, c’est ca l’essentiel du travail qui doit être fait » pour remmener la paix dans les Grands Lacs et particulièrement dans l’Est de la RDC, en proie à l’insécurité depuis près de deux décennies.

Et son collègue français, Alexis Lamek, a insisté: «Il n’y a pas que la solution militaire contre le M23». L’Onu plaide aussi pour une solution négociée à cette crise.

Mais les pourparlers  de Kampala (Ouganda) qui ont repris en septembre entre Kinshasa et le Mouvement du 23 Mars sont au point mort. D’après François Muamba, un des principaux négociateurs pour le gouvernement congolais, cité par Le Monde, les discussions butent sur trois points : l’amnistie, l’intégration dans l’armée nationale des rebelles responsables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ou de violations graves des droits de l’homme et le “devenir politique” des dirigeants du M23.

Les autorités congolaises ont publié fin septembre une liste d’environ soixante-dix noms, parmi lesquels figurent les principaux dirigeants du M23, qui ne devraient être ni amnistiés ni intégrés dans l’armée dans le cadre d’un accord de paix. Kinshasa a par ailleurs répété qu’il ne transigerait pas sur ce point. «Il y a des questions sur lesquelles il est difficile de transiger», a reconnu M. Lamek, cité par le quotidien français Le Monde.

Après Kigali (Rwanda) dimanche soir, la délégation du Conseil de sécurité est attendue ce lundi à Kampala (Ouganga), puis au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie).

Conduite par Alexis Lamek et Mohammed Loulichki, cette mission entamée par Kinshasa le 4 septembre, vise à renouveler le soutien du Conseil de sécurité à la mise en œuvre de l’Accord-cadre signé le 24 février à Addis–Abeba par onze Etats africains pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC.

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