Evasion de 2 officiers militaires à Bukavu : les avocats en danger

Les avocats de la partie civile ce 9/05/2011 à Kinshasa, lors du procès Chebeya à la prison centrale de Makala. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Deux semaines après l’évasion de deux officiers militaires de la prison de Bukavu (Sud-Kivu), les avocats de la partie civile au procès plaident pour leur sécurité. Ils ont accusé, mercredi 2 octobre, une main noire d’avoir orchestré la fuite de ces militaires, condamnés à perpétuité pour violations graves des droits de l’homme.

Selon ces avocats, le lieutenant-colonel Félix Djela, poursuivi pour meurtre et viol, constitue plus un danger parmi les évadés de cette prison. Cet ex-commandant du 1092e bataillon des Forces armées de la RDC (FARDC), à Shabunda, surnommé Bravo Tango, terrorisait la population avec 35 soldats d’escorte armés.

Dans un entretien à Radio Okapi, l’avocat d’une femme violée par ces hommes armés, Me Pierre-Aubin Mirindi, lance l’appel pour sa sécurité:

«Djela Félix n’était pas un prévenu facile car on ne le maitrisait pas! Vous imaginez, il avait commis ces forfaits en 2010, mais il n’a été arrêté qu’en 2012. On a toujours eu de la crainte parce qu’on ne sait pas s’il est armé, s’il a ses miliciens ou ses militaires. Bien qu’il y ait un mécanisme à mettre en place pour nous protéger, vraiment nous sommes insécurisés! ».

Cet avocat indique que certains de ses collègues avaient même refusé de plaider au cours du procès ayant condamné ces deux officiers militaires.

L’autre évadé, major Bahati Mizaweze, a été condamné pour viol et détenu à la prison de Bukavu avant de s’échapper.

Le ministère public affirme être sur les traces de deux évadés.

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en RDC, Martin Kobler, s’était dit «vivement préoccupé» par l’évasion de ces deux détenus militaires.

Dans un communiqué publié samedi 28 septembre, le chef de la Monusco avait demandé aux autorités congolaises de prendre des mesures nécessaires pour sécuriser toutes les personnes ayant participé au procès des fugitifs.

De son côté, le directeur de la division Droits de l’homme de la Monusco, Scott Campbell avait également, décrié cette évasion qui, selon lui, lance en direction du public un message négatif  sur la lutte contre l’impunité en RDC.

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