La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a présenté le mercredi 25 septembre son dernier rapport sur la situation en RDC au Conseil des droits de l’homme à Genève. Le rapport note une détérioration de la situation des droits de l’homme en dépit des efforts du gouvernement. L’enquête réalisée par le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme couvre la période entre novembre 2011 et mai 2013.
Le rapport indique que la multiplication des graves violations des droits de l’homme pendant cette période peut être imputée à divers groupes armés, notamment au Mouvement du 23 mars (M23) et aux forces de sécurité et de défense congolaise.
Le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme (BCNUDH) accuse notamment les combattants du M23 d’être responsables de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, notamment d’exécutions sommaires, de viols et d’enrôlement d’enfants.
Le rapport explique également que d’autres groupes armés ont profité de l’absence de sécurité créée par le redéploiement, à partir de mai 2012, des FARDC pour combattre le M23, pour commettre eux aussi de graves violations des droits de l’homme.
« Ces groupes ont cherché à étendre leur influence dans des zones riches en ressources naturelles de l’est du pays et à contrôler ces zones, en s’attaquant aux civils, souvent sur des bases ethniques », indique le rapport.
Le document met aussi en cause des membres des forces de défense et de sécurité congolaises qui, dans le cadre des opérations contre le M23, se seraient également rendus coupables des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris des viols à grande échelle.
En outre, le BCNUDH fait également état d’autres violations des droits de l’homme lors des élections présidentielles et législatives de novembre 2011 « apparemment commises dans la plupart des cas par des membres des forces de défense et de sécurité congolaises contre des membres et des partisans des partis d’opposition ».
Si les autorités judiciaires ont bien mené des enquêtes sur certaines violations des droits de l’homme lors des élections, souligne le rapport, il y a eu peu de progrès dans la traduction en justice des auteurs présumés.
Le document épingle le manque d’indépendance de l’appareil judiciaire congolais, « en particulier lorsque celui-ci doit traiter de cas de violations des droits de l’homme dont sont victimes des opposants politiques et des membres de la société civile ».
Pour améliorer la situation, le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme demande au gouvernement de la RDC d’accélérer la réforme du secteur de la justice, notamment en accroissant les crédits budgétaires.
Il invite aussi les autorités congolaises à veiller à ce que la future commission nationale des droits de l’homme bénéficie d’un appui sous la forme de moyens financiers et logistiques nécessaires pour lui permettre de fonctionner avec efficacité.
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