La Mission de l’ONU pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (Monusco) a évoqué mercredi la possibilité de nouvelles actions contre le M23, alors qu’on observe une pause dans les combats qui opposent cette rébellion à l’armée congolaise.
Pour le moment, l’heure est à la consolidation des positions qui ont été récupérées par les FARDC (l’armée gouvernementale, ndlr) en attendant d’autres actions futures, a indiqué à la presse le lieutenant-colonel Félix Basse, porte-parole militaire de la Monusco, alliée de l’armée congolaise sur le front.
Du 23 août au 30 août, les FARDC et la Monusco ont mené une série d’offensives musclées sur les positions du M23, délogeant le mouvement rebelle de la colline dénommée « Trois antennes » à Kibati. Le vendredi, la rébellion s’est repliée à Kibumba, à une trentaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu.
Un officier supérieur de l’armée congolaise a confié le lundi 2 septembre à l’AFP qu’une offensive sur Kibumba était prévue dans un futur proche, ajoutant que les positions de l’armée les plus proches de Kibumba étaient à plus ou moins deux kilomètres de cette ville.
Mais le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, cité par la même agence, a affirmé qu’il n’était pas question d’attaquer mais de consolider les positions conquises dans l’Est sachant que le Rwanda est derrière le M23.
Sommet de Kampala
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a également évoqué la question de la poursuite de l’offensive contre les rebelles du M23. A la veille du sommet des chefs d’Etat des Grands Lacs qui s’ouvre ce jeudi à Kampala, il a affirmé que les habitants de sa province était opposés à un cessez-le-feu entre FARDC et M23.
Avant la réunion des chefs d’Etat consacrée au conflit en RDC, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des pays des Grands Lacs ses sont réunis mercredi 4 septembre près de Kampala.
La Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), organisation sous-régionale regroupant onze pays (Angola, Burundi, Centrafrique, Congo, RDC, Kenya, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Ouganda, Zambie) assure la médiation entre Kinshasa et la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23) qui s’affrontent dans l’est de la RDC depuis mai 2012.
« Tous les ministres de la Défense et des Affaires étrangères sont présents » à la réunion de Kampala, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère ougandais des Affaires étrangères, Elly Kamahungye.
Kabila attendu à Kampala
Le président de RDC, Joseph Kabila, est attendu jeudi au sommet des chefs d’Etat, de même que ses homologues rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni – hôte du sommet -, dont les pays sont accusés par Kinshasa et l’ONU de soutenir militairement le M23.
L’envoyée spéciale de l’ONU dans les Grands-Lacs, Mary Robinson, et la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini-Zuma, sont également annoncées jeudi pour tenter de donner une nouvelle impulsion aux efforts de paix dans l’Est de la RDC.
L’ancienne présidente irlandaise a estimé lundi que l’engagement militaire était nécessaire pour protéger les civils. Une allusion aux récentes opérations de la brigade d’intervention de la Monusco et des FARDC. Mais elle a estimé qu’il faut à présent laisser une ouverture à « solution politique » à la crise.
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