«Je condamne fermement les attaques répétées du M23 contre la Monusco et les populations civiles, ainsi que toute tentative pour internationaliser le conflit. Toute intervention directe de pays voisins de la RDC ne pourrait qu’aggraver la situation”, a affirmé la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton. Elle a mis en garde vendredi 30 août contre “toute tentative pour internationaliser le conflit” dans l’Est de ce pays.
La région du Nord-Kivu est en proie depuis une semaine à une recrudescence des affrontements, qui se sont nettement intensifiés mercredi et jeudi, avec une offensive contre les rebelles du M23 des Forces armée de la RDC (FARDC), soutenues pour la première fois par la brigade d’intervention des Casques bleus de la Monusco.
«J’exprime ma vive préoccupation concernant l’escalade de la violence dans la région de Goma et à la frontière avec le Rwanda. Je déplore la mort d’un membre tanzanien de la mission de maintien de la paix de l’ONU, les blessés qui ont résulté des affrontements avec le M23 sur le sol congolais, de même que les victimes civiles de projectiles qui sont tombés sur la ville de Gisenyi au Rwanda», a indiqué Mme Ashton dans son communiqué cité par l’AFP.
Ce soldat de la paix a été tué et cinq autres blessés mercredi 28 août dans des combats qui opposent près de Goma entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, a indiqué le même jour le porte-parole de l’Onu, Farhan Haq, à New-York. La victime a été touchée par un obus tiré par le M23, selon le chef de la Mission onusienne au Congo, Martin Kobler.
En revanche, Catherine Ashton a appelé à une “enquête indépendante” afin que «toute la lumière soit faite sur l’origine des tirs ayant touché le sol rwandais.»
Le Rwanda a dénoncé jeudi le bombardement “inacceptable” de son territoire, accusant les Forces armées congolaises et assurant qu’il n’hésiterait pas à se défendre.
Mais l’Onu, selon des sources diplomatiques, a affirmé avoir “constaté des tirs d’artillerie du M23″ sur le Rwanda mais aucun de la part des forces gouvernementales congolaises.
Dans son communiqué, Mme Ashton appelle “toutes les parties concernées à la retenue” et au “respect de l’intégrité territoriale“.
Les rebelles du M23 ont annoncé vendredi qu’ils se retiraient de la ligne de front au nord de la ville frontalière de Goma. De son côté, le Rwanda n’a pas encore réagi officiellement aux nouvelles accusations de l’Onu.
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