Une dizaine de chaines des radios communautaires des territoires d’Isangi, Basoko et Yahuma dans le district de la Tshopo (Province Orientale) ont observé ce mardi 27 août le mot d’ordre de «journée sans radios» lancé par le réseau des médias de ce district (Remet). Elles ont diffusé seulement de la musique toute la journée. Objectif: dénoncer les menaces et les actes d’intimidation perpétrés ces derniers temps par certains responsables de la Police nationale congolaise (PNC) contre les journalistes et leurs sources d’information, selon cette structure.
Le secrétaire exécutif du réseau des médias de la Tshopo a cité le dernier cas en date, celui du journaliste Placide Mbonde de la radio Amani et correspondant du journal Mongongo à Basoko, qui a eu le fémur fracturé la semaine dernière lors de sa fuite suite aux menaces du commandant du commissariat de la PNC/Basoko.
Selon lui, la colère des journalistes se justifie d’abord par les actes d’humiliation subis par leur confrère. D’après le Remet, ce journaliste a été arrêté, torturé et déshabillé par les policiers sur ordre de leur commandant.
Pendant sa fuite, il s’est fracture le fémur. Il risque l’amputation de sa jambe droite, a redouté la même source.
Le capitaine de la police locale lui reprochait d’avoir diffusé les nouvelles relatives à l’évasion des détenus à la prison de Basoko.
Le réseau des médias de la Tshopo parle aussi du cas du vice-président de la société civile de Yangambi, qui a été menotté et roulé à terre pendant 45 minutes par deux policiers pour avoir dénoncé à la presse la situation des agents au centre du contrôle biométrique. Cette organisation a également évoqué une dizaine d’autres cas d’intimidations des sources d’information et des journalistes eux-mêmes.
Pour le Remet, cette attitude ne favorise pas l’émergence d’une presse indépendante dans la Tshopo. La «journée sans radios» visait donc à demander aux autorités de sanctionner les auteurs des menaces contre les journalistes.
Pas de bulletins d’informations et des journaux des radios des trois territoires du district de la Tshopo. Rien que de la musique sur les antennes pendant toute la journée.
Le commandant de la police nationale du district de la Tshopo dit avoir diligenté une enquête pour vérifier les allégations de torture du journaliste.
De son côté, l’administrateur du territoire de Basoko dit attendre son échange avec le commandant de la police pour une solution.
Lire aussi sur radiookapi.net: