Meurtres à Mutarule : le gouvernement du Sud-Kivu met sur pied une commission d’enquête

Jeunes homme armées dans le Nord-Kivu.

Le gouvernement du Sud-Kivu a annoncé samedi 17 août la mise en place d’une commission pour enquêter sur la dizaine de meurtres perpétrés deux jours plus tôt à Mutarule-Katekama, dans la plaine de la Ruzizi, en territoire d’Uvira. Après ces meurtres, des jeunes avaient étalé les corps de huit victimes sur la route reliant la cité d’Uvira à Bukavu, exigeant la présence des autorités territoriales et provinciales avant de les enlever. Le ministre provincial de l’Intérieur a assuré que cette route sera dégagée après les obsèques des victimes, pris en charge par son gouvernement.

Le ministre provincial de l’Intérieur affirme s’être entretenu avec des représentants de la communauté Fuliiru, dont 11 membres ont été assassinés par des hommes armés non identifiés.

Il a indiqué que l’administrateur du territoire d’Uvira ainsi qu’une délégation du gouvernement provincial, en route vers Mutarule, vont procéder à l’enterrement des corps des victimes.

Le ministre a aussi annoncé l’augmentation du nombre de policiers affectés aux patrouilles diurnes et nocturnes dans la plaine de la Ruzizi, affirmant que « ces crimes contre des paisibles citoyens qui dormaient tranquillement dans leurs maisons ne resteront pas impunis ».

Sur l’identité des assassins, il a expliqué qu’à ce stade de l’enquête, il ne lui était pas permis de faire de déclaration.

« Un génocide », selon le député Rubota

La situation sécuritaire est restée tendue vendredi 16 août à Mutarule-Katekama, après les meurtres d’une dizaine de membres de la communauté Fuliiru.

Les jeunes de cette communauté ethnique ont étalé les corps de huit victimes sur la route, exigeant la présence des autorités territoriales et provinciales avant de les enlever. En colère, ils exigeaient que ces autorités constatent «comment les corps ont été criblés de balles et mutilés».

La circulation est restée bloquée vendredi soir sur la route nationale numéro 5, reliant la cité d’Uvira à la ville de Bukavu, suite à ces manifestations.

Deux députés nationaux et des acteurs de la nouvelle société civile descendus sur place ont tenté de convaincre les jeunes d’enterrer les huit corps le samedi matin.

Le député François Rubota a alors déploré l’absence des autorités civiles et militaires sur les lieux de ce massacre qu’il a qualifie de génocide.

Entre-temps, ces violences ont semé la panique parmi les Barundi, une autre communauté ethnique de la plaine de la Ruzizi. Ils sont restés terrés dans leurs maisons, craignant pour leur sécurité.

Selon des sources locales, des hommes armés non identifiés avaient attaqué la localité de Mutarule-Katekama, tuant 11 personnes, blessant 5 autres et en enlevant un nombre indéterminé. Ils ont aussi incendié trois maisons et emporté plusieurs biens.

Des sources sur place indiquent la présence de miliciens Maï-Maï provenant de Ndolera, Lemera et Sange sur les collines surplombant Katekama.

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