«L’immunité parlementaire est en danger en RDC», a déclaré ce jeudi 15 août au Palais du peuple à Kinshasa le secrétaire général adjoint du Mouvement de libération du Congo (MLC) en charge des fédérations, Justin Lenga. Il réagissait ainsi à l’affaire du député Muhindo Nzangi, condamné à trois ans de prison par la Cour suprême de justice pour «atteinte à la sûreté de l’Etat».
Aucun élu, qu’il soit de la majorité ou de l’opposition, selon Justin Lenga, n’est plus épargné ou encore à l’abri malgré ses immunités parlementaires.
Justin Lenga indique que la dérive de la justice congolaise est plus que flagrante, d’autant plus que la constitution est constamment violée en RDC:
«La République n’est pas sur la ligne de droit. Encore une fois, c’est la violation flagrante de l’article 207 de la constitution, parce que les députés jouissent des immunités. Et il y a des conditions requises pour qu’ils soient poursuivis, recherchés, arrêtés, jugés ou détenus.»
Les vacances parlementaires sont garanties par la constitution, selon lui. Lorsqu’un député est en vacances parlementaires et qu’il émet des opinions pendant ses vacances, a poursuivi Justin Lenga, il ne peut pas être poursuivi, arrêté ou détenu à la suite de ses opinions.
«Si Muhindo Nzangi qui était en vacances parlementaires à Goma a pu émettre des opinions – parce que ses électeurs souffrent à la suite de cette guerre interminable – pourquoi il doit en être arrêté ?», s’interroge le secrétaire général adjoint du parti de l’opposant Jean-Pierre Bemba.
Député du Mouvement social pour le renouveau (MSR), un parti de la majorité au pouvoir, Muhindo Nzangi a écopé d’une peine de trois ans de prison ferme pour atteinte à la sûreté de l’Etat, au terme de l’arrêt rendu mardi 13 août à Kinshasa par la Cour suprême de justice.
Au cours d’une émission à laquelle il a participé dimanche 11 août à la radio Kivu One émettant à Goma, il aurait mis en cause les autorités congolaises dans la guerre qui se déroule au Nord-Kivu. Il avait été alors interpellé à la fin de cette émission et ramené sous escorte militaire à Kinshasa, où son procès a été organisé en procédure de flagrance.
Son parti a aussi protesté contre ce «procès politique », dénonçant une « parodie de justice ». Le MSR a par ailleurs suspendu mercredi sa participation aux activités de la Majorité présidentielle.
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