Le Mouvement de libération du Congo (MLC) accepte un dialogue politique en RDC mais rejette les «concertations nationales » telles qu’elles sont définies dans l’ordonnance présidentielle promulguée en juin dernier par Joseph Kabila. Au terme d’un symposium de deux jours, samedi 3 août à Kinshasa, le parti de Jean-Pierre Bemba a proposé que «le dialogue politique actuellement souhaité au pays » soit plutôt préparé par une commission paritaire majorité-opposition – société civile.
«Dans le cas où le régime en place s’entêterait à inaugurer un dialogue convoqué de manière autoritaire et unilatérale, le MLC ne se sentirait pas partie prenante», a déclaré le porte-parole de ce parti de l’opposition, Germain Kambinga.
Le MLC s’est dit opposé à un « dialogue cosmétique, dont le scénario serait écrit d’avance ». Il a affirmé sa détermination d’aller à «un dialogue susceptible d’aboutir à des solutions qui permettraient à la République d’aller de l’avant et non de faire du surplace».
Germain Kambinga a estimé qu’une commission préparatoire tripartite, comportant les représentants de la majorité, de l’opposition et de la société civile, constituait une des garanties efficaces pour espérer une cohésion nationale assurée :
«Ce comité préparatoire aura pour tâche principalement de déterminer les thématiques, les modalités d’organisation de ce dialogue en termes de composition [du présidium] et de représentation [de différentes forces sociopolitiques] et finalement d’aboutir à une proposition inclusive qui permettra à ce dialogue d’être à la hauteur des attentes du peuple congolais.»
Le Président Joseph Kabila a signé mercredi 26 juin 2013, une ordonnance créant un forum en République démocratique du Congo, dénommé « concertations nationales ».
Ces Concertations nationales ont pour objet la réunion de toutes les couches sociopolitiques de la nation afin de réfléchir, d’échanger et de débattre en toute liberté et sans contrainte, de tous les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion nationale ; de renforcer et étendre l’autorité de l’Etat sur tout le territoire national en vue de mettre fin aux cycles de violence à l’Est du pays, de conjurer toutes les tentatives de déstabilisation des institutions et d’accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde.
La présidence de ce forum a été confiée aux présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale. L’ordonnance présidentielle a également déterminé les matières à débattre:
- Gouvernance, la démocratie et la réforme institutionnelle
- Economie, secteurs productifs et finances publiques
- Désarmement, démobilisation
- Réintégration sociale ou rapatriement des groupes armés
- Conflits communautaires, paix et réconciliation nationale
- Décentralisation et renforcement de l’autorité de l’Etat.
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