Le gouvernement congolais soutient l’ultimatum de 48 heures lancé par la Monusco à toute personne détenant une arme à feu pour désarmer dans la zone de sécurité qu’elle a délimitée autour de l’axe Goma-Sake (Nord-Kivu). « Cet ultimatum de la Monusco a le total soutien du gouvernement de la RDC parce qu’il s’inscrit dans le droit fil des recommandations faites à la Monusco par la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.
Pour le ministre congolais, cette mesure de la Monusco « va dans le sens de mettre fin au calvaire que subissent les populations de la RDC dans cette province du Nord-Kivu ».
La Monusco a en effet imposé une zone de sécurité longue d’une vingtaine de kilomètres autour de l’axe Goma – Sake.
Dans son communiqué annonçant la création de cette zone de sécurité et l’ultimatum aux détenteurs d’armes, la mission onusienne a rappelé que depuis la mi-mai, Goma et les localités situées au Nord de cette ville ont connu des attaques répétées menées par le M23 contre les positions des FARDC, dans une tentative apparente de progresser sur la capitale provinciale du Nord-Kivu et Saké.
Le commandant de la force de la Monusco, le général Alberto Dos Santos Cruz, a indiqué qu’à partir du jeudi 1er août, tout réfractaire au désarmement dans ladite zone sera traqué. Cette opération sera menée conjointement par des éléments de la Brigade d’intervention de la Monusco et la Brigade du Nord-Kivu de la Mission.
De son côté, le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Félix Basse, a précisé qu’à l’expiration de l’ultimatum de 48 heures, « des modes d’action vont être mis en œuvre comme des bouclages, des fouilles et la conduite des patrouilles intensives ».
Interrogé au sujet des lieux de collecte de ces armes, la même source a fait savoir qu’il s’agit des bases de la Monusco, des stations de la police congolaise et des forces armées de la RDC.
« Pas concerné »
Les rebelles du M23 affirment ne pas se sentir concerner par l’ultimatum lancé par la Monusco. « Nous considérons que cette mesure ne nous concerne pas car nous ne sommes ni à Goma, ni sur l’axe Goma-Sake », a déclaré Bertrand Bisimwa, président du mouvement rebelle qui a occupé la capitale du Nord-Kivu fin novembre 2012, avant de s’en retirer sous la pression internationale.
Après les combats qui les ont opposés aux FARDC mi-juillet, les rebelles du M23 ont été repoussés à une vingtaine de kilomètres au Nord de Goma. Ces combattants se positionnaient jusque là aux portes de la ville faisant craindre une éventuelle chute de cette dernière.
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