RDC : Julien Paluku demande à la CPI de poursuivre les membres des groupes armés actifs au Nord-Kivu

Les populations fuyent leurs villages à cause des combats entre les FARDC et les groupes rebelles à Sake au Nord-Kivu le 30 avril 2012. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Le gouverneur du Nord Kivu, Julien Paluku, a appelé samedi 27 juillet la Cour pénale internationale (CPI) à se saisir de la situation qui prévaut dans sa province. Depuis la ville de Butembo où il est en mission officielle, il a expliqué que cette région traverse actuellement «une situation grave de violations des droits humains créée par les groupes armés». Il évoque notamment des exactions, arrestations et pillages commis sur la population civile à Kiwanja par les rebelles du M23.

« Aujourd’hui, il y a beaucoup de violence, d’assassinats, de meurtre qui sont commis à Kiwanja, c’est très dommage que cela se fasse ainsi et sous la barbe de tout le monde », regrette Julien Paluku.

L’intervention de la CPI pourrait mettre fin à la crise qui secoue la partie Est de la RDC, estime le gouverneur de la province instable du Nord-Kivu en proie à des violations continuelles des droits de l’homme depuis près de deux décennies. Julien Paluku s’étonne que la CPI ne s’intéresse pas à cette crise.

« Pourquoi la crise de l’Est ne préoccupe pas la CPI alors qu’elle est vieille de vingt ans? Bosco Ntaganda s’il est à La Haye aujourd’hui, c’est pour des crimes commis en Ituri », déclare le gouverneur du Nord-Kivu.

D’après lui, la situation est urgente et mérite l’attention de la CPI qui doit arrêter les auteurs des crimes commis dans l’Est de la RDC.

Lire aussi: Julien Paluku invite la CPI à enquêter sur la situation dans l’est de la RDC

« Nous voudrions voir la CPI déployer ses agents dans l’Est de la RDC pour enquêter sur les crimes, nous voudrions que la CPI arrive au Nord-Kivu, que la CPI sorte des mandats d’arrêt contre des acteurs internationaux et nationaux, et de cette façon, je pense que ça sera la fin de la crise », estime-t-il.

La République démocratique du Congo a émis trois mandats d’arrêt internationaux contre quatre responsables de la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23) réfugiés au Rwanda depuis les dissensions survenues en mars dernier au sein de ce groupe armé, a annoncé vendredi le gouvernement congolais.

Jean-Marie Runiga Lugerero, ex-président du M23, le colonel Baudouin Ngaruye, général de brigade autoproclamé du M23, le lieutenant-colonel Eric Badege, colonel autoproclamé du M23 et le colonel Innocent Zimurinda, tous anciens responsables du M23 sont concernés par ces mandats d’arrêt.

Par ailleurs, Julien Paluku invite les jeunes qui combattent encore dans les rangs du mouvement rebelle à rejoindre les FARDC, l’armée nationale, ou à se rendre à la Monusco, la mission des Nations unies en RDC :

« Le message que je lance d’abord au M23, c’est de dire à tous ces enfants qui sont encore utilisés sur la ligne de front de chercher le lieu le plus sûr, soit dans une des bases de la Monusco soit aux cotés des unités des FARDC pour quitter définitivement ce mouvement rebelle ».

Lire aussi sur radiookapi.net: