La Monusco se dit alarmée par des allégations de meurtre, de recrutement forcé et de détention illégale de civils, attribuées au M23 dans le Nord-Kivu. Dans son communiqué parvenu samedi 27 juillet à Radio Okapi, la mission onusienne affirme avoir reçu des affirmations sur le pillage d’une vingtaine de maisons, mercredi 24 juillet, par les rebelles à Kiwanja, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Depuis ces pillages, ces rebelles auraient kidnappé une quarantaine d’hommes accusés d’avoir consommé des boissons alcooliques interdites et brulé des bistrots à Kiwanja, selon la même source.
La Monusco dit avoir également été informée du recrutement forcé de dix personnes, lundi 22 juillet à Kibumba, en territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu) par le M23.
Selon la même source, trois parmi ces recrues auraient été tuées pour avoir tenté de fuir.
« La mission condamne toutes ces allégations récurrentes de violations graves des droits de l’homme attribuées aux éléments du M23 et réitère son appel au M23 d’assurer le plein respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire », affirme le Représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations Unies en RDC chargé de l’état des droits, Abdallah Wafy.
Et d’ajouter: «la Monusco prévient le M23 qu’il sera tenu pour responsable du sort de toute personne enlevée ou recrutée de force par ses éléments».
Depuis la reprise des hostilités la mi-juillet avec les Forces armées de la RDC (FARDC), le M23 est accusé d’empêcher les humanitaires d’accéder dans les zones sous son contrôle, notamment à Mutaho. «Cette prise de position du groupe rebelle intervient au moment où de très nombreuses personnes déplacées ont besoin d’assistance humanitaire, notamment de vivres, d’abris, d’eau, et des soins de santé», déplore la Monusco dans son communiqué.
La mission onusienne rappelle par ailleurs que Sultani Makenga et plusieurs autres responsables du M23 ont été impliqués par le passé dans des violations graves des droits de l’homme, notamment des exécutions extrajudiciaires massives commises à Kiwanja les 4 et 5 novembre 2008.
La Monusco réitère son engagement à assurer la protection des civils, y compris les enfants qui subissent également les exactions et brimades du M23.
Réagissant mercredi 24 juillet, le porte-parole militaire de la rébellion, colonel Vianney Kazarama, a démenti l’arrestation de ces jeunes qui se seraient, selon lui, enivrés avec des boissons prohibées.
Le gouverneur du Nord-Kivu Julien Paluku Kahongya, de son côté, a demandé aux casques bleus présents à Kiwanja de protéger la population conformément au mandat de la Monusco.
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