RDC: procès d'un militaire et un policier accusés d'avoir mutilé le cadavre d'un rebelle du M23

Des soldats des FARDC au Nord-Kivu.

Le procès d’un militaire et d’un policier soupçonnés d’avoir profané le corps d’un rebelle du Mouvement du 23 mars (M23) s’est ouvert mardi à Goma, capitale du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC, a appris l’AFP de source militaire.


Il y a un militaire et un policier qui comparaissent. Ils sont accusés d’avoir mutilé un cadavre du M23 la semaine dernière, quand de violents combats ont opposé l’armée à la rébellion près de Goma“, a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole militaire de l’armée au Nord-Kivu, qui assiste au procès.

En début d’après-midi, le procès a été reporté à jeudi pour permettre aux accusés de mieux préparer leurs moyens de défense“, a expliqué le porte-parole militaire.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’était dit profondément préoccupé par des allégations de mauvais traitements de détenus du M23 et de profanation de cadavres des combattants du M23 par les forces armées congolaises, selon une déclaration de son porte-parole publiée la semaine dernière. L’ONU avait appelé la justice congolaise à sanctionner les auteurs de cette profanation.

La Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco) avait soulevé cette question au plus haut niveau avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC, armée gouvernementale) et se félicite des mesures prises par l’armée congolaise pour donner suite à ces allégations et sanctionner les auteurs de ces actes, a-t-il précisé.

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a salué l’ouverture du procès, estimant que profaner des cadavres va à l’encontre du droit international. Mais il a dans le même temps plaidé pour le déploiement du bureau de la CPI (Cour pénale internationale) pour enquêter sur les crimes commis dans l’Est de la RDC contre les Congolais.

Dans un rapport publié mardi 23 juillet, Human Rights Watch a accusé les rebelles du M23 d’avoir exécuté sommairement au moins 44 personnes et violé au moins 61 femmes et filles depuis mars 2013 dans l’Est de la RDC.

Le 14 juillet, après environ deux mois de trêve, de violents combats avaient repris entre l’armée et le M23. Ils se poursuivent depuis lors par intermittence.

Le M23 est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu. Il est essentiellement composé de Tutsi congolais intégrés dans les FARDC à la faveur d’un accord de paix signé en 2009. Ils se sont mutinés en avril 2012, estimant que cet accord n’avait jamais été pleinement respecté.

Kinshasa et l’ONU ont accusé le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux pays voisins de la RDC ont démenti.

(Avec l’AFP).

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