Province Orientale: la population de Yalibande consomme de l’eau impropre

Monument situé au siège de la régie de distribution d’eau( REGIDESO),sur le boulevard du 30 juin à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Plus de quinze mille habitants du groupement Yalibande dans le territoire d’Isangi à 150 km à l’ouest de Kisangani (Province Orientale) sont privés d’eau potable depuis plus d’un mois. Les sources d’eau aménagées commencent à tarir pendants cette période de la saison sèche et l’eau mêlée à la boue devient impropre à la consommation, a indiqué ce lundi 15 juillet matin la société civile locale. Elle appelle à une intervention urgente des autorités sanitaires et politiques d’Isangi. Selon certains parents, plusieurs enfants souffrent déjà de diarrhée et des vers intestinaux.

La qualité de l’eau consommée dans le groupement de Yalibande inquiète les organisations de la société civile, les clubs d’écoutes communautaires et autres leaders sociaux.

«Cette eau a une couleur noirâtre comme le café. Il y a des feuilles à l’intérieur. Elle  change de couleur à tout moment. Nous avons des difficultés énormes pour nous approvisionner en eau potable. Quand vous prenez un verre, vous avez des maux de ventre ou vous vomissez. Si vous regardez à l’intérieur de cette eau, il y a des insectes qui bougent », témoigne un habitant de Yalibande.

Les parents eux parlent de la recrudescence des cas de diarrhée et de maux de ventre surtout chez les enfants.

«La semaine dernière, l’enfant de ma grande sœur a fait la diarrhée et des vomissements juste après avoir bu cette eau. Comme je vous parle maintenant, l’enfant fait la diarrhée à la maison. Il a trop vomi le matin», raconte une habitante du même village.

Elle soupçonne la qualité de l’eau consommée, qui selon elle, «n’est plus propre».

Pour le médecin chef de zone de santé d’Isangi, il est urgent d’installer le projet «villages assainis». Ce programme du gouvernement congolais financé par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) construit des puits et aménage des sources d’eau dans les milieux ruraux.

Lors de l’évaluation de ce projet, mardi 7 mai dernier, le chef du bureau provincial de l’Unicef, Etienne Mangaiko, avait indiqué que les habitants de vingt-deux autres villages  des territoires d’Isangi et Bafwasende avaient accès à l’eau potable et pratiquaient les règles d’hygiène pour se protéger contre les maladies d’origine hydrique.

Il avait par ailleurs annoncé l’extension de ce programme dans plus de cinq cents villages et quatre-vingt-dix écoles des districts de la Tshopo et du Bas-Uele d’ici à 2017.

En attendant, les autorités médicales d’Isangi demandent à la population de  Yalibande de bouillir  l’eau ou de la purifier à l’aide des produits chimiques, avant de la consommer.

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