La troisième réunion tripartite entre le Rwanda, la RDC et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’est ouverte ce jeudi 20 juin à Kigali. Cette rencontre de deux jours vise à examiner notamment la question des réfugiés rwandais se trouvant sur le territoire congolais, à dix jours de l’entrée en vigueur de la clause de cessation du statut de réfugié rwandais. Le Rwanda estime que la paix étant rétablie sur son territoire, il n’est plus nécessaire que ses ressortissants continuent de rester en exil.
La convocation de cette tripartite est consécutive à la décision du Rwanda relative à la mise en œuvre de la clause de cessation du statut de réfugié pour ses ressortissants. En effet, Kigali avait annoncé, le 31 décembre 2011, qu’il appliquerait cette clause le 30 juin 2013.
Prenant la parole à l’ouverture des assises de Kigali, la ministre rwandaise chargée de la gestion des catastrophes et des réfugiés a affirmé que cette rencontre témoigne d’une grande détermination de deux pays pour la mise en œuvre de la stratégie globale relative à la situation des réfugiés rwandais ainsi que la recherche d’une solution durable aux problèmes des réfugiés.
La clause de cessation du statut des réfugiés permet de mettre fin à leur statut lorsque des changements à la fois fondamentaux et durables ont eu lieu dans le pays d’origine et que les circonstances qui ont entraîné la fuite des réfugiés n’existent plus.
Dans son allocution, le ministre congolais de l’Intérieur, Richard Muyej, a été catégorique, réitérant la position exprimée par le gouvernement de la RDC à Pretoria en Afrique du Sud en avril dernier. Pour Kinshasa, cette clause est inapplicable sur son sol avant le 30 juin de cette année.
Le gouvernement congolais, a déclaré Richard Muyej, considère que l’application de cette clause est «mécanique et inopérante». Elle ne porterait pas de solution durable aux multiples problèmes que connait la région, a-t-il estimé. En effet, si le Rwanda applique cette clause au 30 juin 2013, ce pays considérera qu’il n’a plus de citoyens ayant un statut de réfugié.
Cette disposition, selon lui, doit être accompagnée par des mesures concrètes visant à organiser, pour les réfugiés, des campagnes d’information sur la clause de cessation et ses conséquences. Elle devrait aussi renforcer toutes les activités préalables pour passer du rapatriement facilité au rapatriement volontaire.
En plus, a poursuivi la ministre Muyej, la commission tripartite devra programmer la réunion du groupe technique en vue d’élaborer un plan détaillé des opérations de rapatriement.
Selon les statistiques du gouvernement congolais, 127 000 réfugiés rwandais vivent sur le territoire congolais. Le HCR, quant à lui, dispose du chiffre de 49 000.
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