Les étudiants de la RDC arrêtés en Inde pourraient être libérés jeudi

Des étudiants congolais escortés par la police indienne après une bagarre survenue samedi 15 juin à Jalandar-Penjab avec des Indiens (Photo droits tiers)

Les étudiants congolais arrêtés en Inde « pourront être mis en liberté provisoire demain en attendant la procédure judiciaire pour faire classer cette affaire », a déclaré mercredi 19 juin François Balumuene, l’ambassadeur de la RDC en Inde. Ces vingt et un étudiants congolais ont été arrêtés par la police indienne à Jalandhar dans l’Etat du Pendjab. Selon la sœur d’un étudiant incarcéré, ces Congolais sont accusés d’avoir violé des indiennes et profané des dieux indiens.

L’ambassadeur congolais affirme s’être rendu dans la ville de Jalandhar où il a discuté avec le chef de la police et les autorités locales. Mardi, il avait rencontré le ministre indien des Affaires étrangères à qui il a transmis les protestations du gouvernement congolais.

A en croire le diplomate congolais, le chef de la diplomatie indienne a instruit le gouvernement local du Pendjab « pour trouver une solution rapide et immédiate à cette affaire ».

L’ambassadeur congolais doit rencontrer les étudiants incarcérés ce mercredi. Il va recueillir leurs identités complètes pour introduire une demande de mise en liberté provisoire.

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L’arrestation des ces étudiants congolais a suscité beaucoup de réactions notamment sur les réseaux sociaux. Une version de l’incident répandue sur Facebook indique que tout est parti d’une altercation entre des Indiens roulants dans une voiture et un étudiant congolais qu’ils ont manqué de renverser. La dispute qui s’en est suivie entre les Indiens et ce Congolais a tourné à la bagarre. Une Congolaise qui passait par là a vu la scène et a alerté d’autres étudiants congolais qui sont venus en renfort.

La police est finalement arrivée et a embarqué Congolais et Indiens impliqués dans la bagarre. Les étudiants ont été arrêtés puis transférés dans une autre ville après avoir subi des violences de la part des policiers.

Selon la version de la police locale du Pendjab relayée par la presse indienne, les Congolais auraient refusé d’obtempérer à un contrôle de bagages que la police effectuait après un vol. Les étudiants congolais auraient résisté, donné des coups et cassé la caméra d’un journaliste présent sur les lieux.

Cette nouvelle a également provoqué des réactions dans la capitale congolaise. Ce mercredi dans la matinée, des jeunes ont pris d’assaut certaines rues commerciales dans le centre d’affaires de Kinshasa pour protester contre l’arrestation des étudiants congolais.

Les commerces appartenant aux ressortissants indiens et pakistanais n’ont pas ouvert. Un dispositif policier était bien visible devant les commerces fermés.

Appel au calme

Interrogé par Radio Okapi depuis New Delhi au sujet de ce mouvement de protestation, le porte-parole des étudiants congolais en Inde, Sylvain Mvi Mangole, a remercié ses compatriotes mais il lance un appel au calme, indiquant qu’on devrait laisser la diplomatie « suivre son cours ».

« La population doit être calme. En ce moment, tout marche presque bien. Il y a eu la pression de notre gouvernement sur l’Etat indien. Notre ambassadeur est arrivé dans l’Etat. Il y a eu une réunion avec les étudiants locaux et une délégation des étudiants venus de Delhi, la capitale où je suis. Après la réunion, il y a eu une concertation avec l’université où sont admis les 21 étudiants arrêtés. J’espère que la situation est bonne », a-t-il déclaré.

L’Hôtel de ville de Kinshasa a aussi appelé la population au calme, et a assuré que les Indiens « ont le droit d’être sécurisés ».

« Les autorités nationales étant saisies de la question, je demande à la population de leur faire confiance, et qu’il n’y a pas de raison pour que la population soit agitée outre mesure. Les Indiens ont le droit d’être sécurisés. Nous avons l’obligation de pouvoir sécuriser non seulement les Indiens, mais aussi les biens et les personnes. C’est notre obligation », a affirmé le ministre provincial de la Population de Kinshasa, Emmanuel Akwete.