France : démantèlement d’un réseau de passeurs congolais

Une vue nocturne de la ville de Paris en France

La justice française a démantelé un réseau qui faisait entrer dans l’Hexagone des jeunes Congolais et les faisait passer auprès des autorités pour des mineurs isolés, grâce à des faux papiers. Le procureur de la République à Foix, Olivier Caracotch, cité par l’AFP l’a annoncé le mercredi 12 juin dernier. Ce réseau familial comptait installer des membres éloignés de la famille en France, dans l’espoir qu’ils y mènent une vie meilleure. Il serait supervisé par un homme installé en RDC et qui va faire l’objet d’une dénonciation des autorités judiciaires françaises à leurs homologues congolaises.

Au total, une dizaine de jeunes, des mineurs mais également des majeurs se faisant passer pour des mineurs, ont bénéficié de cette filière qui faisait appel aux services d’un spécialiste de la confection de faux papiers domicilié à Lyon.

Le plus âgé des « mineurs » avait 31 ans, et était marié et père d’un enfant en RDC.

Les jeunes gens gagnaient l’Europe, notamment via le Portugal, grâce à des passeports et des visas en bonne et due forme.

« Et là, on change de vie. Les jeunes sont pris en charge par un couple (à la gare routière de Toulouse) qui se charge de les héberger le temps d’obtenir de faux documents administratifs » les présentant comme mineurs, a expliqué M. Caracotch.

Les jeunes apprennaient également, sous la houlette du couple, une histoire à raconter aux services sociaux: orphelins, ils ont fui l’enclave angolaise de Cabinda, coincée entre la RDC et le Congo-Brazzaville sur l’océan Atlantique.

Les jeunes prétendaient faire l’objet de menaces sur leur vie, en raison des troubles séparatistes qui secouent cette enclave depuis son annexion par l’Angola en 1975.

Neuf personnes doivent comparaître le 9 juillet devant le tribunal correctionnel de Foix pour aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière, en bande organisée, et établissement ou fourniture de faux documents administratifs. Ces délits sont passibles de 10 ans de prison.

Parmi les prévenus figurent notamment le couple et le faussaire, seul prévenu en détention provisoire dans ce dossier. Trois autres prévenus sont des complices du couple et les trois derniers seront jugés pour des délits connexes.

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