Nord-Kivu: 53 enfants risquent d’être enrôlés dans le M23, prévient la Monusco

Journées du droit de l’enfant le 18/3/2003 à Lodja au Kasaï, dans le Sankuru. Radio Okapi/ John Bompengo

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo, Roger Meece, et la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui, se disent préoccupés par les informations selon lesquelles au moins 53 enfants risquent d’être recrutés de nouveau par la rébellion du M23 dans le territoire de Nyiragongo, dans la province du Nord-Kivu. Ils demandent aux dirigeants rebelles de cesser d’utiliser les enfants dans leurs rangs.

Les 53 enfants faisaient partie d’un groupe d’au moins 70 qui auraient été recrutés par le M23, dans les territoires de Nyiragongo et Rutshuru, indique un communiqué de la Monusco daté de ce lundi 10 juin.

Ils se sont échappés du groupe rebelle lors d’affrontements entre les factions de Bosco Ntaganda et Sultani Makenga, en février dernier. Craignant d’être repris par les rebelles, 17 enfants auraient fui la région tandis que les 53 autres demeurent cachés.

Ces enfants risquent d’être de nouveau recrutés par le M23, redoute la même source, ajoutant que leur sécurité est également menacée. En effet, s’inquiète la Monusco, des membres du M23 rencontrent les chefs locaux et exigent qu’ils identifient et leur rendent les «déserteurs».

«Je condamne fermement le recrutement et l’utilisation d’enfants et toutes autres violations des droits de l’enfant commises par le M23 et les autres groupes armés», a déclaré Roger Meece.

Leila Zerrougui a, pour sa part, demandé «au M23 et aux autres groupes armés de cesser immédiatement leurs abus et je tiens à rappeler à leurs commandants qu’ils seront tenus personnellement responsables des violations commises contre les enfants, y compris le recrutement, le re-recrutement ou l’utilisation d’enfants dans leurs rangs ».

La Monusco a affirmé faire tout ce qui est en son pouvoir pour accéder à ces enfants, afin d’assurer leur protection et les réunifier avec leurs familles.

Roger Meece et Leila Zerrougui ont réitéré leur engagement commun à assurer la pleine protection des enfants touchés par le conflit armé dans l’Est du pays.

Dans un communiqué publié jeudi 6 juin à Kinshasa, la Monusco se dit préoccupée par les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises dans la localité de Pinga et ses environs (Nord-Kivu) lors des combats entre les Maï-Maï Sheka et les combattants de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS). La mission onusienne a condamné notamment les exécutions extrajudiciaires.

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