Sud-Kivu: Vital Kamerhe appelle toutes les communautés à la tolérance

Vital Kamerhe, président du parti Union nationale pour le Congo en février 2010 à Bruxelles.

Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe, a condamné ce lundi 27 mai les incidents  survenus à Bukavu le vendredi 24 mai dernier. Des troubles interethniques avaient fait une quarantaine de blessés. Vital Kamerhe appelle toutes les communautés du Sud-Kivu à faire siennes les valeurs de réconciliation, de tolérance et d’acceptation de l’autre.

« Je voudrai lancer un appel vibrant à toutes les communautés du Sud-Kivu pour éviter de tomber dans des pièges et de céder à des provocations qui pourraient conduire à l’embrasement de la situation sécuritaire de la ville de Bukavu, en particulier, et celle de la province du Sud-Kivu, en général, déjà très tendue et précaire », indique l’opposant dans un communiqué.

Rappelant que la population du Sud-Kivu a connu « plus de vingt ans d’instabilité, d’insécurité et de guerres récurrentes  sans parler de viols et violences faites à la femme, tueries et déplacements massifs des populations », il affirme que les habitants de cette province aspirent à la paix « comme tous les peuples du monde ».

« J’invite tout le monde au calme, à la retenue et à privilégier les valeurs spirituelles d’amour du prochain et de paix pour tous les peuples de Dieu ainsi qu’à faire siennes les valeurs universelles de la démocratie à savoir : la réconciliation, la tolérance et l’acceptation de l’autre dans un esprit d’union des cœurs », conclut Vital Kamerhe dans son communiqué.

En visite à Bukavu ce lundi, le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, cité par l’AFP, a déclaré que les violences de la semaine passée sont l’œuvre de « manipulateurs », de « ceux qui veulent montrer que l’agression dont notre pays est victime tire ses origines dans des problèmes identitaires ».

« Nous allons parler à notre population pour qu’elle ne cède pas à la manipulation », a-t-il ajouté.

Après une réunion avec le gouverneur, rapporte encore la même agence de presse, le ministre de la Défense a rendu visite aux blessés, accompagné du ministre de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, et de la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Geneviève Inagosi.

Les échauffourées de vendredi avaient opposé certains habitants de Bukavu à des membres de la communauté Banyamulenge.

« Aujourd’hui tôt dans la matinée, après qu’un leader de la communauté Banyamulenge se soit plaint hier des voies de fait qui avaient victimisé trois étudiants de sa communauté, il y a eu un début de manifestation de cette communauté en commune Dibanda dans le quartier de Nguba où des barricades ont été érigées par les personnes de cette communauté. La police est intervenue pour démonter les barricades. […] Par la suite, on a constaté un mouvement hostile de la part de quelques jeunes motards, quelques étudiants plus ou moins excités qui s’en sont pris à cette communauté Banyamulenge. Il y a eu des échauffourées qui sont allées jusqu’à un engrenage », avait raconté à Radio Okapi le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, appelant au calme.

De son côté, le  gouverneur du Sud-Kivu, Marcellin Chisambo, avait indiqué que ces incidents sont «un de sabotage visant à fournir aux ennemis de la  paix un alibi et à faire peser la  menace de  guerre  sur le Sud-Kivu ».

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