Au moins cinq cent dix-neuf rebelles du M23 se sont déjà rendus à l’armée congolaise depuis mai 2012, date de la création de ce mouvement. Ces chiffres ont été fournis lundi 6 mai par le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku. La société civile de cette province craint pour sa part que ces réintégrations qu’elle qualifie d’« automatiques » ne soient une source d’infiltration au sein des Forces armées de la RDC.
Selon des officiels, nombre de ces anciens rebelles sont directement réintégrés au sein des FARDC à partir de Bweremana, base actuelle de la 8è région militaire.
Pour le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota, des préalables devraient être posés avant toute réintégration pour éviter des infiltrations.
« Pour permettre qu’il n’y ait pas d’infiltrés au sein de l’armée par ces redditions, nous voudrions que le gouvernement organise des centres de transit d’abord où ces gens doivent être rééduqués, où l’on doit évaluer les dossiers individuels de chaque élément, pour qu’on se rassure effectivement que l’on est en train de mener un processus qui pourra contribuer à la pacification de la province», a affirmé Omar Kavota.
De son côté, le porte-parole des FARDC a déclaré que les portes de la structure militaire d’intégration sont déjà fermées aux Nord et Sud-Kivu, précisant que « ces ex-combattants sont mis à la disposition de la hiérarchie militaire pour une décision finale ».
Le M23 a vu jour au mois de mai 2012. Ce mouvement rebelle revendique la pleine application de l’accord du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement congolais et l’ex-rébellion du CNDP de Laurent Nkunda dont sont issus la plupart des ses membres.
Après avoir occupé brièvement la ville de Goma au mois de novembre 2012, les rebelles en sont sortis en échange des négociations directes avec le gouvernement qui se sont ouvertes en décembre à Kampala. Et se poursuivent encore.
Entre-temps, le Conseil de sécurité des Nations unies avait voté jeudi 28 mars la résolution 2098 créant la Brigade d’intervention de la Monusco pour traquer les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC dont le M23.
Depuis cette annonce, le M23 tente de dissuader tous les gouvernements qui ont promis d’envoyer leurs soldats sur le sol congolais. La dernière en date est la lettre de ce mouvement rebelle adressée à la Tanzanie. Ce pays a demandé à ce groupe rebelle de «cesser des intimidations».
Lire aussi sur radiookapi.net:
- Nord-Kivu : 2 officiers du M23 se sont rendus aux FARDC
- Nord-Kivu : le M23 a installé une position à 30 mètres d’une base des casques bleus à Kiwanja
- Nord-Kivu: des présumés rebelles du M23 accusés d’avoir abattu 2 personnes à Kiwanja
- Kigali promet à Mary Robinson sa coopération pour appliquer l’accord-cadre d’Addis Abeba