Violences sexuelles : le gouvernement invité à mieux traiter les magistrats

Monument dédié à la mémoire des femmes victimes de la guerre à Shabunda au Sud-Kivu.

La Société civile a invité le gouvernement à améliorer le traitement salarial des magistrats et à augmenter leur nombre afin de leur permettre de mieux lutter contre les violences sexuelles. C’était au cours d’une journée d’échange organisé le week-end dernier par l’Association de coopération et de recherches pour le développement (Acord), en partenariat avec la Monusco, à Kisangani (Province Orientale), à l’intention des membres de la société civile, des magistrats, des avocats et défenseurs judiciaires.

 Selon Benjamin Bulambo, président du Tribunal de grande instance de Kisangani, les difficultés que connaissent les parquets et tribunaux gênent la lutte contre les violences sexuelles.

Sur quatre cents vingt quatre cas de violences sexuelles enregistrés au parquet depuis 2012, seulement cent quatre vingt sept ont été transmis au tribunal, et cinquante-trois jugés.

Pour le président du tribunal, le nombre insuffisant des juges et leur mauvaise prise en charge salariale expliquent cette lenteur procédurale.

«Le nombre de juges constitue la première cause : 40 magistrats au parquet contre 5 juges. Les besoins d’instruction justifient la lenteur procédurale au niveau de nos greffiers et des huissiers», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, les victimes de violences sexuelles refusent de comparaitre devant le tribunal par honte, a-t-il ajouté.

Pour Pierre Kibaka, du groupe justice et libération, gouvernés et gouvernants doivent jouer chacun son rôle pour permettre de lutte efficacement contre les violences sexuelles.

«Il faudrait que la population comprenne tout l’intérêt qu’elle a à dénoncer les cas de violences sexuelles. Et il faudrait que l’Etat aide les institutions judiciaires à mieux fonctionner en leur octroyant des moyens financiers et matériels conséquents, et en dotant les tribunaux de juges compétents», a-t-il affirmé.

Pour impliquer toute la population dans cette lutte, l’ONG Acord est engagé à multiplier des journées d’échange entre toutes les forces vives de la province.

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