Le porte-parole militaire du Mouvement du 23 mars (M23), Vianney Kazarama, a déclaré à l’AFP ce vendredi 12 avril que son mouvement s’accorde un « droit de riposter » si la future brigade d’intervention de la Monusco l’attaquait. A la fin du mois de mars, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté une résolution créant cette brigade chargée de neutraliser les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
« Nous, comme M23, nous n’avons pas le droit d’attaquer le contingent de l’ONU. Mais s’ils venaient à nous attaquer, nous avons le droit de répondre, de riposter, (…) de nous défendre », a affirmé Vianney Kazarama.
« Tous les déplacés, toutes les catastrophes qui surviendront en raison du déploiement de la brigade seront de la responsabilité du gouvernement de Kinshasa et du Conseil de sécurité des Nations Unies », a-t-il déclaré.
Le M23 désapprouve l’envoi de la brigade d’intervention de la Monusco. « Il s’agit de l’option de la guerre que les Nations unies viennent de lever », avait indiqué le chef politique de la rébellion, Bertrand Bisimwa, au lendemain du vote de la résolution des Nations unies.
Au lieu « d’encourager une solution politique, en apportant un appui substantiel aux négociations politiques de Kampala » entre le M23 et Kinshasa, l’Onu choisit « de faire la guerre contre l’un des partenaires pour la paix », avait-il regretté.
La brigade d’intervention de la Monusco sera composée de 3 069 militaires. Elle disposera d’un mandat offensif qui lui permettra de combattre les nombreux groupes armés qui insécurisent l’Est de la RDC.
Créée en mai 2012, la rébellion du M23 est constituée d’anciens militaires de l’armée congolaise issus de l’ancienne rébellion du CNDP.
Ces rebelles réclament l’application de l’accord signé en mars 2009 entre le gouvernement et le CNDP. Cet accord prévoyait notamment d’intégrer les rebelles dans l’armée et la police. Les cadres civils du mouvement devraient être intégrés dans les institutions politiques du pays.
A la fin du mois de novembre, le M23 a occupé la ville de Goma avant de se retirer après avoir obtenu des négociations avec le gouvernement. Ces négociations se tiennent depuis le 9 décembre 2012 à Kampala sous l’égide de la Conférence internationale des Grands Lacs.