Le député Baudouin Mayo de l’Union pour la nation congolaise (UNC), un parti de l’opposition, a déposé le jeudi 11 avril au bureau de l’Assemblée nationale une motion de défiance contre le Premier ministre Matata Ponyo. Selon son auteur, la motion aurait recueilli cent trente-sept signatures des députés de la majorité et de l’opposition. Baudouin Mayo affirme que « le pays va mal » et qu’il est nécessaire « de faire partir le gouvernement actuel ».
Certaines sources parlementaires affirment cependant que plusieurs députés envisageraient déjà de retirer leurs signatures.
Mais l’initiateur de la motion parle d’une seule signature retirée.
« J’ai reçu une lettre de retrait de signature. Une seule. Dès lors qu’une personne aussi responsable qu’un député donne librement sa signature, mais elle est engagée ! Vous ne pouvez pas retirer votre signature à la télévision », indique le député de l’UNC, répondant aux allégations qui font état des élus qui auraient annoncé dans les médias le retrait de leur signature de la motion de défiance.
Le 1er avril dernier, Baudouin Mayo avait annoncé le retrait de la même motion qui n’avait alors recueilli que cent signatures au lieu de cent vingt-cinq comme l’exige la constitution.
L’article 146 de la Constitution indique qu’une motion de défiance contre le gouvernement n’est recevable que si elle est signée par un quart de membres de l’Assemblée nationale. [La chambre basse comprenant cinq cents députés, le quart représente cent vingt-cinq].
L’élu de l’UNC affirme que la motion de défiance contre Matata Ponyo ne lui appartient pas seul, expliquant que les députés sont élus « pour suivre la gestion du pays ».
« C’est notre motion à nous tous, ce n’est pas ma motion à moi seul. Nous sommes là pour suivre la gestion du pays pour dire que ça va ou ça ne va pas. C’est ça la motivation [de la motion]», souligne-t-il, sans donner les détails de sa motion.
Dans son édition du 28 mars, le journal Forum des As avait repris les propos du député Mayo expliquant sa motivation :
« Nous venons des vacances parlementaires. Nous avons trouvé que plus rien ne va à l’intérieur du pays malgré le discours folklorique du Gouvernement. L’insécurité est généralisée à travers le pays. Le social ne marche bien qu’aux yeux du Gouvernement. Le Gouvernement Matata doit des explications claires et nettes. »