La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, réclame l’organisation d’un procès en appel dans l’affaire qui oppose cette Cour à Matthieu Ngudjolo, ancien commandant des Forces nationalistes et intégrationnistes (FNI), une milice active dans l’Est de la RDC au début des années 2000. En première instance, l’ancien chef milicien avait été acquitté le 18 décembre dernier de crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en 2003 lors de l’attaque contre la localité de Bogoro en Ituri au cours duquel près de 200 personnes auraient été tuées.
Dans un document remis à la chambre d’appel, la procureure affirme que les juges avaient mal évalué les preuves présentées au cours du procès.
En acquittant Mathieu Ngudjolo, les juges avaient expliqué que les preuves présentées par le procureur ne permettaient pas de conclure à sa responsabilité pénale. Ils avaient aussi estimé que l’accusé ne commandait pas les miliciens de Bedu Ezekere, à l’époque des crimes reprochés, c’est-à-dire lors du massacre de Bogoro, en février 2003.
La procureure, de son côté, estime que toutes les preuves de la responsabilité de Matthieu Ngudjolo comme chef hiérarchique des miliciens qui avaient commis le massacre de Bogoro ont bien été présentées. La date des audiences d’appel n’a pas encore été fixée.
S’il a bien été acquitté, Mathieu Ngudjolo n’est cependant pas libre. Le 21 décembre, il avait été livré à la police néerlandaise dès sa sortie de prison, et conduit à l’aéroport où l’attendait un vol pour Kinshasa.
Mais, affirmant qu’il risquait sa vie s’il était reconduit en RDC, Mathieu Ngudjolo avait alors demandé l’asile aux Pays-Bas. Depuis, le premier acquitté de la CPI est détenu à Schipol, l’aéroport d’Amsterdam, avec d’autres demandeurs d’asile.
Par ailleurs, Germain Katanga, un autre chef de guerre congolais, qui avait été accusé aux cotés de Mathieu Ngudjolo, attend toujours son jugement dans la prison de la Cour de La Haye.
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