Le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, a salué vendredi 28 mars la création par l’Onu d’une brigade d’intervention chargée de neutraliser les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC. «La RDC se réjouit de ce vote qui marque un tournant décisif pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans les Kivus”, a-t-il affirmé dans un communiqué transmis à l’AFP.
Augustin Matata Ponyo a remercié «la communauté internationale, notamment la France et les Etats-Unis, pour le soutien apporté à ce texte et au déploiement de la brigade d’intervention qui pourra imposer la paix». Pour lui, le renforcement de la Monusco marque « le début de la fin des groupes armés et un signal très clair envoyé à ceux qui les soutenaient. Cette époque doit être révolue».
Dès l’adoption de cette résolution à New York, le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda a donné le même message au Conseil de sécurité des Nations unies.
«C’est une première, cette brigade d’intervention. Nous avons la convictions qu’elle aidera à faire la différence et que, bientôt, les forces négatives ne seront qu’un mauvais souvenir », a-t-il estimé.
La brigade d’intervention de la Monusco est dotée d’un mandat offensif pour réduire la menace de groupes armés sur les populations civiles, a expliqué pour sa part l’ambassadeur Gérard Araud, représentant permanent de la France à l’Onu.
«Avoir une brigade d’intervention, qui, d’elle-même peut engager des combats contre les groupes armés ; en cela, c’est en effet une innovation. Mais, je crois que ce qui va compter, au-delà du texte c’est ce qui va se passer sur le terrain. Nous verrons si cette innovation sera un précédent ou, tout simplement, nous ne la renouvellerons pas», a-t-il poursuivi.
A en croire Gérard Araud, «il ne faut pas opposer l’imposition de paix et le maintien de la paix». Le mandat de la Monusco allait déjà très loin, selon lui, «puisque par exemple la Monusco pouvait soutenir les forces armées de la République démocratique du Congo dans les combats. C’est quelque chose qui allait bien au-delà du maintien de la paix le plus traditionnel».
Les chefs d’État de la région des Grands Lacs, réunis en juillet 2012 à Addis-Abeba en sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), avaient lancé l’idée du déploiement d’une force internationale neutre à la frontière entre la RDC et le Rwanda. «Ce concept a évolué pour devenir ce que nous appelons aujourd’hui ‘une brigade d’intervention », a rappelé le ministre Tshibanda.
Cette brigade devrait comprendre notamment trois bataillons d’infanterie, une compagnie d’artillerie, une force spéciale et une compagnie de reconnaissance.
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