RDC: 230 miliciens «Bakata Katanga» transférés de Lubumbashi à Kinshasa

Des miliciens du groupe Bakata Katanga en train de déposer leurs armes au bureau de la Monusco/Lubumbashi, samedi 23 mars 2013 Ph. Kabena

Deux cent trente miliciens du groupe «Bakata Katanga», qui s’étaient rendus samedi à la Monusco à Lubumbashi ont été transférés à Kinshasa, ce lundi 25 mars dans la matinée, ont indiqué des sources aéroportuaires. Le bilan officiel des accrochages entre ces Maï-Maï fait état de vingt-trois morts et de plusieurs blessés. La ville est restée ce lundi dans la psychose. Les autorités ont démenti la rumeur faisant état d’une entrée imminente d’autres combattants restés en brousse.

Ces combattants ont été transportés dans deux avions de FARDC. Le premier groupe a quitté la ville de Lubumbashi aux environs de 8h15 (locales); le second, une heure après. Au total, deux cent trente miliciens ont embarqués, selon des sources aéroportuaires.

Ils avaient déjà rendus leurs armes à la Monusco/Lubumbashi lors de leur reddition samedi. Les responsables de la mission onusiennes les ont remis aux autorités de la 6eme région militaire.  Avant leur embarquement, les miliciens ont été dépouillés de de leurs amulettes, bracelets, banderoles aux couleurs de leur drapeau qui étaient noués au tour de leurs têtes.

Ils ont laissé derrière eux quarante mineurs, qui sont pour l’heure, mis à la disposition de l’ONG Reconford qu’appuie l’Unicef. Seize autres Maï-Maï, grièvement blessés, ont été admis à l’hôpital  militaire de la Rwashi. Deux autres civils, un homme et une femme blessés par balles, ont aussi été admis dans cet hôpital.

Le gouvernorat provincial assure leur prise en charge. D’autres sources ont fait état de l’existence d’autres blessés dans d’autres structures médicales de la place, sans autres précisions.

Selon des sources officielles, vingt-trois personnes sont mortes, dont vingt combattants, un militaire FARDC, un agent de la société nationale des chemins de fer (SNCC) et une fillette de quatre ans. Certains habitants de Lubumbashi estiment que «le bilan est beaucoup plus lourd », sans donner de chiffre précis.

Entre-temps, une psychose, partie de la commune de Rwashi par où les miliciens étaient entrés samedi, a vite gagné le centre ville le matin. Selon certains habitants,  des combattants de la milice «Bakata Katanga» seraient aperçus dans les environs  de la Rwashi.  Au centre-ville, certains opérateurs ont fermé  leurs commerces. Les parents se sont empressés d’aller chercher leurs enfants à l’école.

De leur côté, les autorités urbaines ont parlé d’une «simple rumeur», précisant que la situation était redevenue calme.

Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, a annoncé, dimanche 24 mars à Kinshasa, l’envoi d’une mission d’enquête dans la capitale du Katanga en vue d’une «évaluation appropriée de la situation sécuritaire».

L’enquête consiste surtout à chercher à «savoir ce que [ces miliciens] voulaient, mais aussi comprendre comment ont-ils fait pour arriver jusqu’au centre ville» de Lubumbashi, a-t-il précisé, promettant de déferrer devant la justice les personnes qui se seraient compromises avec «ces délinquants armés ».

« Nous verrons bien qui a été responsable de quoi. Seule l’enquête peut nous aider à déterminer à quel niveau se trouvent les complicités. Ces gens ne sont pas venus de nulle part. Ces armes ne leur ont pas été accordées miraculeusement. Quelqu’un a dû dépenser, quelqu’un a dû penser à les doter en armes. Tout cela va être clarifié par les enquêteurs qui sont déjà au travail. Ils vont tous être transportés à Kinshasa », a déclaré pour sa part Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.