Près de 8 950 filles vivent dans la rue à Kinshasa sur un total de 20 341 enfants, soit près de 44%. Le Réseau d’éducateurs des enfants et des jeunes de la rue (REEJER) a publié ces chiffres à la veille de la journée internationale des droits de la femme, célébrée ce 8 mars 2013. Cette ONG indique que les jeunes filles âgées de 10 à 17 ans s’adonnent à la prostitution pour survivre.
A Kinshasa, ces filles mineures prostituées sont surtout visibles aux alentours du stade Tata Raphaël et du stade des Martyrs de la Pentecôte. Elles exercent leur activité la nuit et traînent ou dorment autour de ces stades la journée.
La chargée de communication de l’ONG Reejer craint pour leur sécurité.
«Les filles sont victimes d’exploitation sexuelle, de viols, d’esclavage sexuel et de prostitution forcée. Leurs bourreaux sont entre autres, les gangsters, les policiers, les militaires ainsi que les hommes âgés du quartier. Ces filles se prostituent et accouchent trop tôt», affirme Marie-Marguerite Dokaba.
Une fille mineure qui passe la nuit autour du stade affirme avoir déjà été la victime des gagnsters.
«Ils sont venus m’arrêter pendant qu’on dormait. Mon copain qui avait tenté de résister a été copieusement tabassé. Ils m’ont amené et ils ont fini par me violer», déclare-t-elle.
Ces violences sexuelles occasionnent des naissances non désirées. Des enfants qui naissent dans la rue.
La Ligue de la zone Afrique pour la défense des droits des enfants, étudiants et élèves (Lizadeel) estime qu’il revient à l’Etat congolais de rééduquer ces enfants.
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