Le chef de la Monusco, Roger Meece, a déclaré, vendredi 22 février, devant le Conseil de sécurité des Nations unies que la rébellion du M23 « a consolidé son administration et sa structure au Nord-Kivu ». Ce mouvement rebelle qui sévit dans cette province depuis le mois de mai 2012 est actuellement en pourparlers avec le gouvernement congolais à Kampala en Ouganda.
« Dans le Nord-Kivu, la plus grande menace continue d’émaner du M23. Depuis leur prise de Goma suivie de leur retrait fin 2012, l’émergence des M23 a eu des conséquences néfastes directes et indirectes sur le Nord-Kivu et les provinces avoisinantes », a affirmé Roger Meece, ajoutant que les rebelles n’ont pas cessé de commettre des violences et des menaces d’actes de violences contre les autorités locales.
Le patron de la Monusco a également accusé le M23 de procéder à des recrutements forcés notamment des mineurs.
Au sujet des positions tenues actuellement par la rébellion, Roger Meece a indiqué le M23, qui détiendrait « des armes et des munitions de haut calibre », maintient ses bases militaires aux alentours de Goma et à proximité de l’aéroport de cette ville.
La rébellion est censée se positionner à 20 Km de Goma qu’il avait occupée pendant une dizaine de jours à la fin du mois de novembre. En contrepartie de son retrait de cette ville jusqu’à 20 Km, le M23 avait obtenu des chefs des Grands Lacs l’amorce des négociations avec le gouvernement de la RDC. Ces pourparlers se tiennent à Kampala depuis le 9 décembre 2012.
Renforcement du mandat de la Monusco
Prenant à son tour la parole devant le Conseil de sécurité, l’ambassadeur de la RDC à l’Onu, Ignace Gata Mavita, a déclaré que son gouvernement plaidait pour le renforcement du mandat de la Monusco.
« Tenant compte de la fragilité de la situation sur terrain, mon gouvernement demande au conseil de sécurité de se pencher le plus rapidement possible sur la résolution autorisant le changement du mandant de la Monusco », a-t-il expliqué.
Il a ajouté que la RDC voulait un déploiement rapide de la brigade d’intervention censée combattre les groupes armés dans l’Est de la RDC.
« Cet exercice, nous le savons tous, tend à répondre à un besoin réel et urgent de sécurité dans l’Est de mon pays », a-t-il poursuivi.
Évoquant « les violations des droits de l’homme commis dans le secteur de Minova et qui sont imputables aux Forces armées de la RDC », le diplomate congolais a affirmé que le gouvernement n’a pas rejeté ces exactions.
« Bien au contraire, a-t-il poursuivi, il [le gouvernement de la RDC] a ordonné que les auteurs de ces exactions soient arrêtés pour répondre des leurs actes devant les instances judiciaires compétentes. Ce qui a été fait. »
Lire aussi sur radiookapi.net:
- L’Onu annonce la signature de l’accord de paix en RDC pour le 24 février
- Nord-Kivu: la société civile accuse le M23 de renforcer ses positions autour de Goma
- Kampala : le gouvernement juge illégitimes certaines revendications du M23
- Kampala : le gouvernement et le M23 adoptent le rapport sur l’évaluation de l’accord du 23 mars