Katanga: affrontements entre creuseurs et policiers sur un site de la Gecamines à Kambove

Une vue des installations de la Gécamine. Reuters/Ph. David Lewis

Le calme est revenu, ce mercredi 20 février après midi à Kambove, territoire à près de 150 km de Lubumbashi  après les accrochages qui ont opposé depuis la nuit mardi la police à des milliers des creuseurs artisanaux. Selon une source officielle, le bilan fait état des cinq blessés dont trois par balles, dix personnes arrêtées et des biens de la Gécamines et de l’Etat congolais saccagés ou incendiés.

Selon des témoins, les troubles ont surgi après que le gouvernement provincial a décidé de chasser les creuseurs artisanaux de ce site. La police est partie à la carrière pour chasser les creuseurs, indiquent des témoins. Quelques milliers d’entre eux qui étaient présents sur le lieu ont opposé une résistance.

Les policiers ont alors tiré en l’air pour disperser les creuseurs. Ces derniers ont riposté avec des pierres. Et la situation a dégénéré. Selon Louis Okuka, directeur de siège de la Gecamines/Kambove, les creuseurs pris de colère ont pillé ou brûlé les biens de cette société minière.

Au nombre de bâtiments touchés figurent le cercle des cadres de la Gécamines, le guest house du personnel cadre et du personnel d’exécution de cette société, les bureaux de la cité de la Gécamines et de l’Etat, le bureau de l’Agence nationale des renseignements (ANR), et l’hôpital Gécamines de Kambove.

Des renforts de la police en provenance de Lubumbashi ont été dépêchés sur Kambove pour maîtriser la situation.

Pour Louis Okuka, cette carrière est un site de dépôt des anciens rejets que la Gécamines a mis à la disposition d’une nouvelle société pour une exploitation industrielle. L’exploitation de cette carrière a débuté il y a près d’un mois. Plus de six mille creuseurs en provenance des différents coins de la RDC exploitent des minerais dans cette carrière que les creuseurs ont baptisée «Tokotance».

En janvier dernier, plus de quatre mille creuseurs artisanaux avaient envahi la carrière se trouvant dans le périmètre du site où la Gécamines stocke ses explosifs pour y exploiter le cuivre.

«Depuis qu’on a rouvert la barrière qui était sur la route Likasi, on constate un monde fou dans les environs de la dynamitière», avait déploré le directeur de siège de la Gécamines/Kambove avant d’inviter  l’Etat congolais à décourager cette exploitation «qui met en danger la vie de la population et même la sécurité de la cité de Kambove».

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