Kinshasa: des étudiants de l’Université pédagogique nationale suivent les cours sous les arbres

Faute de locaux, les étudiants de l’Université pédagogique national (UPN) suivent les cours sous les arbres, Kinshasa 6 février 2013. Ph. Kifinda

Les étudiants de l’Université pédagogique nationale (UPN) ont décrié, mercredi 6 février, les mauvaises conditions dans lesquelles ils suivent les enseignements. A cause de l’insuffisance des locaux, certains professeurs sont obligés d’administrer les cours sous les arbres, alors que certaines promotions ont carrément envahi la paroisse universitaire Notre Dame de Grâce se trouvant à proximité.

Depuis la conversion de l’Institut pédagogique national (IPN) en Université, par un décret promulgué par le Président Joseph Kabila le 25 février 2005,  l’UPN connaît des problèmes de manque de locaux. D’autres départements qui ne sont pas à caractère éducatif ont été ouverts, augmentant du même coup le nombre d’étudiants. Parmi les départements récemment ouverts, il y a notamment ceux des sciences de l’information et de la communication,  géographie et gestion de l’environnement, sciences politico-administratives et relations internationales.

Certaines promotions suivent les cours et passent des interrogations en dessous des arbres; d’autres sont obligées de louer des chaises, sinon ils se mettent à même le sol. Un étudiant incrimine les autorités académiques de l’UPN:

«S’il y a des étudiants qui suivent les cours sous les arbres, ce n’est pas de leur faute. Quand vous multipliez des facultés, il faut aussi savoir construire [des bâtiments].  Eux (responsables  académiques) multiplient des options et des facultés  sans tenir compte de leurs locaux

La paroisse universitaire Notre Dame de Grâce se trouve aussi totalement envahie tous les jours par des étudiants de différentes promotions. «Depuis un certain temps, les étudiants viennent, parfois à la demande de leurs professeurs, suivre les cours ici, parce que sur le site universitaire il y a insuffisance  des locaux apparemment », a témoigné Abbé Madimba, curé de la paroisse.

Selon l’assistant du secrétaire général académique chargé des affaires administratives et financières, un bureau de planification est déjà mis en place. Il est chargé de programmer l’occupation des salles existant par promotion et selon un horaire bien déterminé. « Mais, a poursuivi cet assistant, cet horaire n’est pas respecté par certains professeurs et étudiants».

Cet établissement a été créé par l’ordonnance n° 73 du 22 septembre 1961 sous le nom de l’Institut pédagogique national de Léopoldville pour combler le manque de professeurs, occasionné par le départ massif de professeurs belges lors de l’accession du pays à l’indépendance. L’institut a ouvert ses portes le 5 décembre de la même année.

En 2011, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur universitaire (ESU), Mashako Mamba, avait annoncé la décision du gouvernement de supprimer, dès l’année académique 2011-2012, certaines filières (médicale notamment) organisées par cette institution universitaire. Mais, suite à des manifestations estudiantines, l’ex-Premier ministre, Adolphe Muzito, avait suspendu cette mesure.

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