RDC: la décentralisation se fera au rythme de chaque province, selon Richard Muyej

Richard Muyej, ministre congolais de l’Intérieur à Goma (Photo Jonathan Lorrillard)

Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, a affirmé lundi 28 janvier à Lubumbashi, dans le Katanga, que la décentralisation administrative en RDC se fera au rythme de chaque province. Le ministre mettait ainsi en garde certains politiciens katangais qui, selon lui, insinue que le processus de décentralisation ne sera jamais effectif. Au cours d’une conférence de presse tenu dans la capitale provinciale du Katanga, Richard Muyej a affirmé que la mise en place des futures provinces ne se fera pas à l’insu de la population.

Richard Muyej répondait au président de l’Assemblée provinciale du Katanga, Antoine-Gabriel Kyungu qui a déclaré le jeudi 24 janvier dernier que sa province n’était pas encore prête à subir le découpage territoire.

«Si dans une province, on estime que le moment n’est pas encore venu de passer à la mise en œuvre des institutions issues de découpage, personne ne la contraindra d’aller directement au découpage. Il ne faut donc pas effrayer les Katangais et donner l’impression  qu’on veut les conduire vers des destinations qui seraient à l’encontre de leur volonté», a expliqué le ministre.

Actuellement, la RDC compte 11 provinces qui seront éclatées en 26.  L’article 4 de la constitution du 18 février 2006 stipule que ces 26 provinces pourraient être redécoupées et réunifiées dans les conditions fixées par la Consitution etpar la loi.

Par ailleurs, Richard Muyej Mangez a indiqué qu’il n’est pas interdit de battre campagne pour le fédéralisme, à condition que cela se fasse «sans menaces, ni injures».

Il a néanmoins rappelé que la constitution du pays a opté pour la décentralisation comme système d’organisation administrative et territoriale et que le fédéralisme, comme mode de gestion, exige un référendum qui, selon lui, est un long processus.

Gabriel Kyungu milite pour l’installation d’un système fédéraliste en RDC.

Au mois de juillet 2012, il avait indiqué que l’idée de fédéralisme défendue par son parti, l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) n’a rien à voir avec la balkanisation de la RDC.

Le président de l’Assemblée provinciale du Katanga répondait ainsi à ses détracteurs qui l’accusaient de viser la balkanisation du pays à travers sa pétition réclamant l’instauration du fédéralisme en RDC.

Cette pétition aurait recueilli au début du mois de juillet plus de 53 000 signatures sur les 100 000 exigés par la constitution.