Douze jours après le déclenchement de la grève des conducteurs poids lourds exploitant la ligne Boma – Matadi – Kinshasa, les conséquences économiques se font déjà sentir dans la capitale congolaise. Les reporters de Radio Okapi l’ont constaté vendredi 18 janvier. Certains produits importés, comme le blé et les vivres frais, se font rares et chers.
La société générale des pains (Pain Victoire) a réduit la production du pain victoire, à cause de la rareté du blé.
«Depuis 4h00 que nous sommes arrivées ici, jusqu’à maintenant, 13h00, on n’a toujours pas eu de pain», a déclaré une des revendeuses des produits de la Société générale des pains, aux portes de cette société.
Ces femmes se plaignent de la rareté des pains victoire sur le marché. Cette rareté est due, selon elles, à la baisse de production de ces pains à l’usine.
Pour le directeur du personnel de cette société, Paul Kalala, cette baisse est corollaire à la grève déclenchée depuis le 7 janvier par les chauffeurs des véhicules poids lourds exploitant la ligne Boma – Matadi – Kinshasa.
Paul Kalala a également souligné que cette grève a créé un manque à gagner sur toute la chaine de production:
«Cette situation nous pénalise énormément. Notre fournisseur en farine, qui est la société Minocongo, n’est pas en mesure de nous fournir la farine, parce qu’elle n’a pas de blé».
La société générale des pains a par ailleurs invité le gouvernement à s’impliquer afin que cette crise prenne fin au plus vite. Cela évitera la flambée de tous les produits importés.
Cette situation ne concerne pas que le secteur de la panification. Elle touche également les importateurs des vivres frais, a indiqué Amos Monga, l’un des distributeurs des poissons chinchards.
Il a déploré l’augmentation des prix de ces produits. Le carton des poissons chinchards, très prisés à Kinshasa, est passé de 76 à 86 dollars américains.
Les transporteurs routiers sont entrés en grève depuis lundi 7 janvier. Ils dénoncent les mauvaises conditions de travail.
Les premières négociations entamées, vendredi 11 janvier, entre le syndicat des transporteurs, les patrons des entreprises de transport et le ministre du Travail, Modeste Bahati Lukwebo, ont échoué.
Le gouvernement a proposé 20 000 francs congolais (environ 20 dollars américains) au chauffeur et 10 000 (environ 10 dollars) au convoyeur par voyage. Mais les transporteurs ont rejeté cette proposition, proposant le même montant mais par jour. D’autres négociations se tiennent actuellement à Kinshasa entre les parties en conflit.
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