Le porte-parole du gouvernement, le ministre Lambert Mende, a estimé dimanche 13 janvier que la participation de l’opposition aux pourparlers de Kampala en tant que composante risque de dédouaner le M23 de ses crimes. Il réagissait ainsi à la demande d’un groupe parlementaire de l’opposition qui exige la participation de l’opposition politique congolaise à ces assises en tant que composante. Pour Lambert Mende, cette démarche de l’opposition est inacceptable.
Le porte-parole du gouvernement affirme qu’il ne faut pas confondre les pourparlers entre le gouvernement et le M23 avec les échanges que le chef de l’Etat a décidé d’initier en vue de conforter la cohésion nationale en RDC.
«Nous avons, à Kampala, une rencontre qui implique les institutions de la République avec une association criminelle dénommée le M23. Et de l’autre part, le président de la République a décidé d’initier des échanges pour conforter la cohésion nationale face aux groupes criminels qui soutiennent l’agression à l’intérieur du pays. Les revendications de l’opposition, qui reprennent mot pout mot les propositions de l’association M23, visent plutôt à banaliser et normaliser un crime contre notre peuple et l’associer au déroulement du fonctionnement des institutions de notre pays. Nous trouvons cela totalement inacceptable», a-t-il expliqué.
Pour Lambert Mende, la concertation nationale initiée par le président Joseph Kabila ne concerne que « les forces qui ne se sont pas mouillées dans des activités criminelles et qui doivent consolider la cohésion du pays contre les maitres à penser étrangers».
Le 12 janvier dernier, les groupes parlementaires de l’opposition avaient réclamé la participation de l’opposition politique congolaise aux pourparlers de Kampala en tant que composante.
Par la bouche du président du groupe parlementaire du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) et alliés, Jean Lucien Busa, ces groupes parlementaires avaient aussi demandé que l’ordre du jour des négociations de Kampala soit élargi au-delà de l’évaluation des accords du 23 mars 2009.
Ces opposants estiment que ces pourparlers ne prennent pas en compte toute la problématique de l’insécurité dans l’Est de la RDC, ainsi que les questions liées à la gouvernance du pays, à la démocratie et aux droits de l’homme.
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