Le gouvernement congolais se réjouit du prochain déploiement de la Force internationale neutre et «des trois drones des Nations unies», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, lors d’une conférence de presse, jeudi à Kinshasa. Selon lui, ces engagements de l’Union africaine et des Nations unies traduisent la volonté de la communauté internationale de sécuriser le Nord-Kivu et d’arrêter la catastrophe humanitaire.
Le ministre Mende a qualifié de «marquée du sceau du bon sens» la proposition de déployer les avions sans pilotes dans l’Est de la RDC, «dans la mesure où c’est une frontière qui est source des problèmes, aussi bien pour la RDC que pour le Rwanda.»
Les drones, selon lui, «donneront à cette Force internationale neutre aussi bien qu’à la Monusco, qui va faire partie du dispositif, une vision un peu plus affinée de tout ce qui se passe sur cet espace problématique et permettra des interventions bien ciblées et plus efficace pour rétablir une paix durable dans cette région qui a trop souffert.»
Le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous a présenté, il y a quelques jours, une proposition au Conseil de sécurité pour utiliser des drones, des aéronefs commandés à distance, pour surveiller l’Est de la RDC en proie à des milices et des rébellions. Elle vise à renforcer les moyens d’action des casques bleus de la Monusco.
Mais, le Rwanda, pays membre non permanent du Conseil de sécurité, a affiché son opposition à ce projet, mardi 8 janvier. «Une position qui frise la complicité du Rwanda dans le climat d’insécurité dans l’Est de la RDC », a affirmé Julien Paluku, le gouverneur du Nord-Kivu, où sévissent les rebellions du M23, des FDLR et autres milices locales. Un rapport d’experts des Nations unis accuse, en effet, Kigali et Kampala de soutenir les rebelles du M23.
Lambert Mende a par ailleurs soutenu que l’efficacité de cette force va de pair avec la requalification du mandat de la Monusco, présent dans le pays avec plus de 17 000 hommes.
«Le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) a, en même temps, proposé une requalification de l’action de la Monusco, à défaut du mandat. Elle a proposé notamment que cette Force internationale neutre fasse partie intégrante de la Monusco, tout en conservant une autonomie opérationnelle», a-t-il indiqué, parlant de la réunion ministérielle qui s’est tenue, mercredi, au siège de l’UA à Addis Abeba (Ethiopie).
Le déploiement d’une force internationale neutre entre la RDC et le Rwanda avait été proposé lors du sommet interministériel des Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), mi juillet à Addis-Abeba, pour combattre les groupes armés actuellement actifs dans l’Est de la RDC. Mais, elle n’a jamais été matérialisée.