RDC: le M23 reporte de 24h le début du retrait de ses troupes de Goma

Les rebelles du M23

Le retrait des rebelles du M23 de Goma va finalement débuter vendredi 30 novembre. Le porte-parole de ce mouvement,  colonel Vianney Kazarama, qui avait annoncé ce retrait pour ce jeudi 29 novembre, a déclaré au cours d’un meeting que ce report est lié à des “raisons organisationnelles”. Ce retrait répond à une exigence des chefs des Grands lacs qui avaient recommandé à ces mutins de quitter la capitale provinciale du Nord-Kivu lundi 26 novembre à minuit. Mais la rébellion avait estimé que ce délai était trop court.

Vianney Kazarama a indiqué ce jeudi que ce retrait sera progressif. A l’en croire, les troupes en provenance de la localité de Ngungu vont être rassemblés à Sake, à 27 Km à l’Ouest de Goma.

Il a promis que les troupes du M23 vont se trouver dès demain à Mugunga, à une dizaine de kilomètres au Nord de Goma, avant d’arriver le dimanche 2 décembre à Munigi d’où ils prendront la direction de Kibumba, leur futur quartier général.

Pour le porte-parole militaire du M23, les troupes ne passeront pas par la ville de Goma pour se replier.

Des sources sur place à Goma rapportent que les rebelles sont encore visibles dans la ville.

Certains roulent à bord des 4×4, d’autres sur des motos. D’autres rebelles sont regroupés autour des bâtiments publics notamment la Banque centrale et le bureau des renseignements militaires.

Au rond-point Cercle sportif, une dizaine de camions chargés de minutions sont stationnés. Les manutentionnaires qui les ont chargés confient avoir été engagés pour ce travail en prévision du retrait de la rébellion de Goma.

Le M23 a annoncé mercredi avoir déjà envoyé à Kibumba son matériel et son équipement médical.

Les avis des habitants de Goma au sujet du retrait du M23 sont partagés. Certains se disent contents tandis que d’autres restent sceptiques.

Ceux qui se réjouissent de ce retrait, estiment que les choses pourraient revenir à la normale dans la ville, espérant que le gouvernement va reprendre la gestion des affaires.

De leur côté, les sceptiques pensent que ce retrait ne va rien changer à la situation actuelle.

«Qu’ils restent ou qu’ils partent, nous sommes en chômage et ca ne va rien changer», commente un habitant qui s’interroge:

«Qui dit que ces combattants du M23 ne vont pas tout simplement enlever les tenues militaires pour revenir en ville en tenue civile ? ».

D’autres habitants interrogés craignent que le gouvernement ne soit pas en mesure de gérer, «de manière intelligente », ce retrait en donnant l’occasion aux rebelles de revenir en force.

«Ce qui retarderait l’espoir d’un retour de la paix par une voie de négociation», regrette un habitant rencontré au coin d’une rue.

Pressions internationales sur le M23

Mercredi 28 novembre, le secrétaire d’état américain, Hillary Clinton Hillary, a vivement conseillé aux rebelles du M23 de mettre fin à son offensive et de se retirer de Goma.

«Il n’y a qu’un seul chemin pour les rebelles du M23 qui doivent remplir leur engagement et revenir à leur position de juillet dernier», a fait savoir le secrétaire d’Etat américain.

Hillary Clinton a également demandé aux chefs d’Etat et de gouvernement de la région d’arrêter tout soutien militaire au M23 qui, selon elle, constitue une violation de l’embargo des Nations unies sur les armes contre les groupes armés en RDC.

Le mercredi dans la matinée, le secrétaire d’Etat-adjoint américain aux Affaires africaines, Johnnie Carson, avait mis en garde les rebelles de ne pas continuer à défier les chefs d’Etat de la région des Grands lacs.

Après une offensive lancée le jeudi 15 novembre dernier, les rebelles du M23 occupent plusieurs localités du Nord-Kivu ainsi que la ville de Goma. Réunis à Kampala le 24 novembre, les chefs d’Etat des Grands lacs leur ont exigé de se retirer de Goma jusqu’à 20 Km.

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